La nuit quand je te gratte le dos- François Bétremieux
Le Castor Astral, janvier 2025, 135 pages
« La nuit quand je te gratte le dos
Ma main passe et repasse
Sur ta peau
Passe et repasse sur
Ta peau qui
Claque Claque Claque
Contre la mienne
Quand on s’aime trop
Quand on s’aime porno
On n’évoque jamais
Le bruit de tes yeux
Plantés dans les miens »
C’est le récit de 7 années, d’une rencontre, d’une passion et d’un amour sincère.
« Je me dis que je vais te gratter pendant
Des années
Un siècle peut-être
Tu auras des rides
Mes mains plus grasses
Je glisserai chaque doigt
Sous les plis
De nos amours plus flasques
À la recherche des grains de beauté
Et des cicatrices
Que j’embrasse en secret »
Et puis ce virage, mal négocié, ne pouvant être évité.
« Nous avons arrêté
De nous aimer
De nous écouter
De nous comprendre
De nous gratter le dos »
La passion s’estompe. Les projets tombent à l’eau. Clap de fin.
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Avec ce récit en vers libres, François Bétremieux nous offre une exploration bouleversante de l’Amour, avec un grand A — celui qui traverse le temps, les silences, les blessures et les émerveillements. C’est un voyage intime et universel (j’ai souri de nombreuses fois).
Il y a d’abord l’excitation des débuts, ces instants suspendus où chaque regard, chaque frôlement est une promesse. Puis vient le temps du quotidien, doux, tendre, où les corps se retrouvent et les mots se murmurent. L’auteur saisit avec une justesse rare ces instants minuscules qui, mis bout à bout, dessinent une vie partagée.
Mais l’amour, aussi beau soit-il, est aussi un lieu de faille. Peu à peu, les aspérités apparaissent, les accroches, les incompréhensions. Le lien s’effiloche doucement, jusqu’à ce que pointe le sentiment de délitement. Sans jamais tomber dans le pathos, François Bétremieux écrit la mélancolie avec pudeur, la tristesse avec grâce.
C’est beau. C’est doux. C’est triste. C’est vivant. Comme l’amour lui-même.
Un coup de cœur.