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Mes écrits d'un jour
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15 mai 2025

La nuit quand je te gratte le dos- François Bétremieux

Le Castor Astral, janvier 2025, 135 pages

 

« La nuit quand je te gratte le dos

Ma main passe et repasse

Sur ta peau

Passe et repasse sur

Ta peau qui

Claque Claque Claque

Contre la mienne

Quand on s’aime trop

Quand on s’aime porno

On n’évoque jamais

Le bruit de tes yeux

Plantés dans les miens »

 

C’est le récit de 7 années, d’une rencontre, d’une  passion et d’un amour sincère.

 

« Je me dis que je vais te gratter pendant

Des années

Un siècle peut-être

Tu auras des rides

Mes mains plus grasses

Je glisserai chaque doigt

Sous les plis

De nos amours plus flasques

À la recherche des grains de beauté

Et des cicatrices

Que j’embrasse en secret »

 

Et puis ce virage, mal négocié, ne pouvant être évité.

 

« Nous avons arrêté

De nous aimer

De nous écouter

De nous comprendre

De nous gratter le dos »

 

La passion s’estompe. Les projets tombent à l’eau. Clap de fin.

 

 

Avec ce récit en vers libres, François Bétremieux nous offre une exploration bouleversante de l’Amour, avec un grand A — celui qui traverse le temps, les silences, les blessures et les émerveillements. C’est un voyage intime et universel (j’ai souri de nombreuses fois).

 

Il y a d’abord l’excitation des débuts, ces instants suspendus où chaque regard, chaque frôlement est une promesse. Puis vient le temps du quotidien, doux, tendre, où les corps se retrouvent et les mots se murmurent. L’auteur saisit avec une justesse rare ces instants minuscules qui, mis bout à bout, dessinent une vie partagée.

 

Mais l’amour, aussi beau soit-il, est aussi un lieu de faille. Peu à peu, les aspérités apparaissent, les accroches, les incompréhensions. Le lien s’effiloche doucement, jusqu’à ce que pointe le sentiment de délitement. Sans jamais tomber dans le pathos, François Bétremieux écrit la mélancolie avec pudeur, la tristesse avec grâce.

 

C’est beau. C’est doux. C’est triste. C’est vivant. Comme l’amour lui-même.

 

Un coup de cœur.

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