Bayard, janvier 2025, 206 pages

« Ainsi en était-il de cette gynécologue- et de toutes et tous les autres qui pratiquent ces tests de virginité. C’était une faussaire de la virginité. Qu’avait-elle vu au fond de mon vagin pour décider que oui, j’étais vierge ? Un opercule intact comme sur un pot de Nutella neuf ? Le Saint-Esprit qui aurait levé le pouce en l’air pour lui signifier : « Tout est bon, ma sœur » ? Comment un petit tissu organique à peine visible peut-il attester la virginité d’une personne ? »

Un premier roman coup de poing contre l’oppression patriarcale.

Non, vous ne rêvez pas : dans ce roman, la mère exige de sa fille un certificat de virginité. Une requête aussi absurde qu’humiliante, et pourtant bien réelle, non seulement dans la fiction… mais aussi dans la réalité. Glaçant.

À peine sortie de l’enfance, cette jeune fille est soupçonnée d’avoir eu un rapport sexuel. Bien qu’innocente, elle se retrouve contrainte de prouver sa “pureté” dans une société où l’honneur familial repose injustement sur le corps des femmes. Ce récit raconte son combat : long, douloureux, mais porté par une force intérieure admirable.

Ce premier roman est rythmé, percutant, et ne fait aucun détour pour dénoncer la société patriarcale marocaine. J’ai été bluffé par la détermination et le courage de cette héroïne. Elle incarne une voix de révolte, une figure de résistance, un exemple à suivre pour toutes celles et ceux qui refusent la soumission.

Un roman à lire absolument, pour comprendre, s’indigner… et espérer.