L’incandescente- Claudie Hunzinger
Grasset
Parution août 2016, 304 pages
Claudie, la narratrice, retrouve des lettres au fond d’un carton. Il s’agit de correspondances entre sa mère Emma et Marcelle. L’histoire de ces jeunes femmes débute l’été 1923 lorsqu’elles se rencontrent pour la première fois au bal du village. Elles vont devenir des amies inséparables. Deux années plus tard chacune prend la direction de l’enseignement mais dans des villes différentes, d’où les lettres pour communiquer sur leur quotidien. Marcelle en envoie beaucoup mais les réponses d’Emma se font attendre, elle ne s’épanouit pas et a peur qu’Emma oublie cet amour à deux. Quelques années plus tard, Marcelle est touchée par la tuberculose et se retrouve placée dans un sanatorium ; là-bas elle y rencontre Hélène et Marguerite avec qui elle tisse de forts liens d’amitié sans pour autant oublier Emma.
J’ai eu des difficultés à entrer dans le texte, cet aller-retour redondant passé/présent me perturbait, j’étais perdue. Il m’a fallu plus de la moitié du livre pour comprendre le cheminement de l’histoire et m’attacher à ces deux femmes. Le roman est centré sur l’amour entre Emma et Marcelle. Entre rapprochement et séparations à répétition. Deux personnages en totale opposition, l’une aimant avoir le pouvoir sur sa vie et l’autre voulant rester cette ado de 15 ans. De jolis portraits de femmes aimantes.
‘L’incandescente’ fait partie d’une trilogie, il est le deuxième tome mais se lit bien sans les autres.
Extraits
« Dans ces lettres qui ne m’étaient pas adressées, et que j’allais visiter en secret, où l’air était acide et vif, j’ai sans doute ressenti ma première ivresse littéraire. »
« Emma avait donc appris à vivre en lisant, et elle avait acquis, du même mouvement, son écriture claire, mesurée, construite. Le contraire de celle de Marcelle, nerveuse- nettement plus actuelle. Plus dans l’excès, l’irrégulier, le déséquilibre. »
« Vous ne savez pas quelle profonde joie je donne à Hélène chaque fois que je lui tends une de vos lettres. Comme moi, elle vous aime et vous redoute pour votre terrible amour qui n’épargne rien. »
« Pourtant, ce fut la séparation entre deux univers impénétrables, celui de la raison et celui de la féérie ; celui de la santé et celui de la maladie. »