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5 septembre 2025

La route de Wakale- Solenn Honorine

Éditions de  L’Archipel, septembre 2028, 266 pages

 

C’est un virage à 180 degrés que prend Alix. Ingénieure des eaux, bien installée dans une vie confortable, elle décide de tout quitter pour s’engager auprès de Médecins sans frontières. Le choix est fort, porté par une volonté sincère de participer à une mission noble, humaine, utile. Mais sur le terrain, en République démocratique du Congo, les idéaux se heurtent vite à une réalité brute, violente, déroutante. Le décalage est immense, et Alix n’a d’autre choix que de faire face.

 

 

Dans ce roman, Solenn Honorine met en lumière le quotidien des ONG au cœur d’un pays marqué par les tensions politiques, les conflits ethniques, la précarité et l’urgence constante. Elle choisit une narration à la première personne, celle d’Alix, qui permet une immersion immédiate dans son expérience, ses doutes, ses chocs, ses tâtonnements.

 

Ce choix donne une vraie dimension humaine à l’histoire, mais il m’a parfois laissée sur ma faim. J’aurais aimé qu’on aille plus loin dans l’analyse du contexte : d’où viennent les conflits ? Quelle est l’histoire de ces tensions ? Qu’en est-il de la population locale, de son point de vue, de sa mémoire collective ? En somme, j’ai ressenti un manque de profondeur sur l’arrière-plan politique et historique.

 

Il faut dire que j’ai lu récemment plusieurs ouvrages marquants sur des thématiques proches — notamment autour du génocide rwandais — et cela biaise sans doute mon ressenti :
👉 J’ai cru qu’ils enlevaient toute trace de toi de Yoan Smadja,
👉 Le Convoi et Tous tes enfants dispersés de Beata Umubyeyi Mairesse,
👉 Petit Pays et Jacaranda de Gaël Faye,
👉 Rwanda 1994 : Quand l’Histoire s’écrit à la machette de Marc Schmitz.

 

Ces lectures m’ont profondément marquée par leur puissance narrative et la richesse de leur contextualisation. En comparaison, La route de Wakale de Solenn Honorine m’a semblé plus en surface, comme si on survolait les événements sans vraiment les saisir dans toute leur complexité.

 

Cela dit, le roman a le mérite d’ouvrir une porte : celle de l’engagement humanitaire vu de l’intérieur, avec ses espoirs, ses contradictions, et surtout son humanité. Une lecture accessible pour qui souhaite découvrir cette réalité, même si, à mon goût, elle aurait gagné à aller plus loin.

 

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