Celle qui marche la nuit- Delphine Bertholon
Albin Michel Jeunesse, janvier 2019, 240 pages
Malo, 15 ans, voit son monde s’écrouler lorsque son père lui annonce avoir trouvé un job au conservatoire de Nîmes. Il doit quitter sa vie parisienne et son meilleur ami Pop. Aussitôt dit, aussitôt fait. Les voilà installés dans le sud de la France. Son père et sa belle-mère Sophie ont déniché, à leurs yeux, la perle rare. La Maison des Pins, bâtisse isolée en pleine forêt, vend du rêve, ou plutôt de la rénovation car tout y est à refaire mais rien ne les décourage. Rapidement, Malo n’est pas à l’aise dans cette nouvelle maison, quelque chose d’étrange plane au-dessus d’eux, mais quoi ? Et puis le comportement de sa demi-sœur Jeanne est incohérent, frôlant la folie douce. Lorsqu’un jour Malo découvre une vieille cassette audio datant de 1987, il décide de percer le secret qui hante ces murs.
« Par la fenêtre de ma chambre, je regarde la nuit. La nuit, ici, c’est quelque chose. Le ciel devient bleu. Bleu foncé, marine, profond comme un gouffre. La lune jaune ressemble à un œil fou, ouvert au milieu de rien. Et, tout autour, à trois cent soixante degrés, les étoiles. »
Delphine Bertholon, je la connais en tant qu’autrice de littérature générale avec entre autres Cœur-Naufrage et Grâce. Dès que j’ai su qu’elle sortait un second roman en jeunesse, le premier étant Ma vie en noir et blanc (Rageot, 2016) que je n’ai pas lu, je me suis dit qu’il était pour moi. Et pour le coup je ne me suis pas trompée. Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, j’ai été absorbée par ce thriller fantastique où tous les ingrédients étaient réunis pour que je ne le lâche pas de la soirée. En effet, Delphine Bertholon faisant référence à la littérature (Stephen King) et au film d’horreur (Psychose) la sauce ne pouvait que prendre.
À travers un journal intime, celui de Malo, l’autrice nous confie la vie du jeune garçon, le temps d’un été. Elle nous livre le passé de cet ado meurtri par le décès de sa mère, dont la tristesse est inqualifiable, même des années plus tard. Via Malo et en écrivant à la première personne, elle nous implique dans son histoire. Nous ressentons ses émotions positives ou négatives, ses craintes et ses peurs dans ce nouvel environnement. La tension monte au fil des pages, donnant un rythme soutenu de lecture. L’enquête que Malo mène sur cette demeure n’est pas des plus simples. En côtoyant des fantômes, il prend conscience de ce qui le hante réellement : sa mère. Chaque lecteur peut s’interroger et s’identifier par cette figure du « fantôme » et ainsi se glisser dans la peau du personnage pour en extraire le bon, l’inoubliable.
Si vous avez envie de frissonner sans pour autant vous cacher sous la couette, ce roman est pour vous. Un cocktail détonnant : une couverture sombre, un synopsis glaçant, une maison hantée, un fantôme et un secret… n’ayez crainte cela va bien se passer et vous allez adorer. Parole de Bloggers’.