Le matin est un tigre- Constance Joly
Flammarion, janvier 2019, 154 pages
Billie, la fille de Jean et Alma, a la santé bien fragile. En effet, depuis quelques mois elle souffre d’un mal qualifié de tumeur par le corps médical. Sa mère est d’un tout autre avis. Elle est persuadée qu’un chardon a élu domicile dans le corps de sa fille et compte bien la sauver.
« Confusément, Alma se sent responsable du mal de Billie. Elle se demande si la mélancolie infuse souterrainement et contamine ceux que l’on aime. Billie et elles sont si proches, depuis toujours. Billie sent tout, Billie sait tout, devine tout de sa mère. Elles se mélangent comme du lait dans de l’eau, formant un même nuage. »
Le matin est un tigre est un premier roman bien surprenant. Alma est une mère, ni plus ni moins. Avec son amour et ses doutes, avec sa perfection et sa fatigue, avec son mari et sa fille. Constance Joly questionne sur le rôle d’une mère avec sa progéniture. Vouloir transmettre l’indispensable n’a-t-il finalement pas vocation à détruire ? Car là est la question dans ce roman. Ce duo fusionnel mère/fille est nocif, élément impensable lorsque celui-ci baigne dans un amour XXL. L’écriture est douce et poétique nous livrant ainsi une émotion unique. Celle qui nous touche, nous emprisonne dans ses griffes pour ne pas nous quitter.