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9 novembre 2018

La Loi de la mer- Davide Enia

Grand Prix des Lectrices Elle 2019

Albin Michel, septembre 2018, 225 pages

     Durant trois ans, l’écrivain Davide Enia s’est heurté à la triste réalité de Lampedusa. Cette île italienne est un point d’entrée privilégié pour les migrants souhaitant aller en Europe. Ces hommes, femmes et enfants livrés à eux-mêmes en pleine mer, bravant la folie humaine des passeurs. Leur seul espoir est un avenir meilleur sur des terres où la guerre ne fait pas rage, où la violence ne tue pas, là où les enfants peuvent s’épanouir, où le bonheur est permis.Le loi de la mer

     Davide Enia construit son récit autour de témoignages d’habitants, de secouristes, d’exilés et de survivants. La parole est donnée aux laissés-pour-compte, ceux que la vie n’a pas épargnés. Certains passages éprouvants, à la limite de l’insoutenable nous donnent toute l’urgence du sujet. Comment peut-on, en 2018, fermer les yeux sur ces cadavres flottants, ces oubliés, ce désastre humain ?

« Dehors, des nuages. Il soufflait un vent de sud-ouest, la mer était agitée. Chaque fois, j’ai le sentiment de me trouver face à des êtres qui portent en eux tout un cimetière. »

     En parallèle, Davide Enia insère sa propre vie, ses souvenirs, son père et cet oncle malade. Comme pour relier la mort à ce double récit, l’auteur fait des allers-retours maintenant un fil tendu de bout en bout.

     La loi de la mer est une force qui amène à la réflexion à chaque mot. Le sujet est dramatique, c’est vrai, mais l’auteur écrit avec respect et pudeur sur les réfugiés. Indispensable pour rappeler, encore et toujours, que des Hommes meurent dans nos mers parce qu’ils voulaient simplement vivre.

« Mais eux, qui sont les vrais personnages de cette histoire, il faudrait les écouter si on voulait comprendre toutes les raisons de cet exode de masse. Au lieu de ça, on les enferme dans des centres d’accueil et on fait le silence sur leurs motivations et sur leurs droits. »

 

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