Lait et miel- Rupi Kaur
Charleston, parution septembre 2017, 208 pages
Comment résister à l’appel de cette splendide couverture ? Je n’ai pas pu résister pour aller me le procurer et ô combien j’ai eu raison.
Rupi Kaur est une jeune auteure de 24 ans, d’origine indienne. Elle s’est fait connaître sur les réseaux sociaux et a bien vite emballé la toile avec son œuvre devenue best-seller pour le New-York Times.
Lait et miel parle de violence, d’amour, d’abus sexuels, d’abandon, de douceur… Il se présente en quatre chapitres, embellis de dessins de l’auteure : souffrir, aimer, rompre, guérir. Je ne vais pas vous dévoiler le contenu de chaque chapitre, juste vous glisser quelques citations pour vous donner une approche.
‘Souffrir’
« nos genoux
écartés de force
par les cousins
et les oncles
et les hommes
nos corps touchés
par toutes les mauvaises personnes
que même dans un lit pourtant sûr
nous avons peur »
‘Aimer’
« tu enroules mes cheveux
autour de tes doigts
et tires doucement
c’est ta façon
de faire de la musique
avec mes notes
-préliminaires »
‘Rompre’
« je ne suis pas partie parce que
j’ai cessé de t’aimer
je suis partie parce que
plus je restais moins
je m’aimais »
‘Guérir’
« si tu es née avec
la faiblesse de tomber
tu es née avec
la force de te relever »
Les mots de Rupi Kaur sont magiques, ils se posent sur nous tout en délicatesse malgré leurs thématiques parfois violentes. Elle parvient à nous emmener dans les entrailles de la féminité. Sans trop se l’avouer chacune de nous peut s’identifier à certaines situations. C’est un texte de femme. Un texte pour se construire et se forger une identité sexuelle. Rupi Kaur brise le silence des violences sexuelles sans prendre de gants et elle aurait eu tort de se priver. Oui, j’ai été heurtée par des termes mais à côté de ça elle nous offre une maîtrise de la souffrance portée sur les sentiments, la motivation et la douceur.
Il faut le lire pour le vivre. C’est beau, c’est juste, c’est magnifiquement écrit.
UN BIJOU DE POÉSIE