Taqawan- Éric Plamondon
Quidam éditeur, parution janvier 2018, 196 pages
« En langue mi’gmaq, on nomme taqawan un saumon qui revient dans sa rivière natale pour la première fois. »
1981, sur la réserve de Restigouche, occupée par les indiens Mi’gmaq, des agents de la sûreté du Québec viennent de s’emparer des filets des pêcheurs. Limiter la pêche pour cette population a-t-elle un enjeu économique ou politique ? Durant ce raid d’une extrême violence, une jeune fille, Océane, est violentée, violée et disparaît. « D’où vient cette nécessité, comme innée, depuis le fond des âges, qui veut que l’espèce humaine se batte et s’entretue au nom d’un lieu, d’une famille, d’une différence irréductible ? Pourquoi mourir pour tout ça ? » Un homme lui vient en aide, Yves Leclerc, agent de conservation de la faune et démissionnaire, ne cautionnant plus les agissements de ses supérieurs. Ce binôme croise la route de bien des personnages qui les aideront vers un meilleur destin.
Roman policier, roman historique, roman d’aventure, un peu tout à la fois, Taqawan, c’est un puzzle à reconstituer afin de saisir tous les aspects de la colonisation du Québec. La volonté fédérale est de briser purement et simplement un peuple ancestral, user de son pouvoir et s’imposer. Éric Plamondon parle en faveur des indiens Mi’gmaq, de cette cause amérindienne. Il nous livre leur histoire en s’appuyant sur des extraits de conférence de presse, de faits historiques, mais aussi sur l’œuvre d’Alanis Obomsawin ‘Les évènements de Ristigouche’ pour élaborer son récit. Un roman important, même si c’est une fiction, une grande partie des faits relatés ont eu lieu (hélas). Une construction pleine de découvertes et de rencontres. Je suis sûre qu’en le relisant j’y apprendrais encore et encore…alors je le relirais avec plaisir !
Pour la petite anecdote, le taqawan est beaucoup pêché à la Sainte-Madeleine, le 22 juillet, jour de mon anniversaire, je ne l’oublierai pas. :)