L’ordre du jour- Eric Vuillard
Acte Sud, parution mai 2017, 160 pages
Prix Goncourt 2017
Février 1933, au Reichstag. Vingt-quatre membres du conseil, vingt-quatre grands industriels sont réunis autour de la table afin de lever des fonds pour financer le parti nazi, autrement dit la campagne d’Hitler. Personne n’ose s’imposer, protester, se rebeller. Chacun se plie devant cet homme qui leur promet un régime fort, riche, unique.
« Et ils se tiennent là impassibles, comme vingt-quatre machines à calculer aux portes de l’Enfer. »
Grâce à eux le parti nazi va triompher. De ce point de départ glaçant va se succéder des scènes plus ou moins invraisemblables jusqu’à l’accès au pouvoir du parti nazi.
« Et l’Histoire est là, déesse raisonnable, statue figée au milieu de la place des Fêtes, avec pour tribut, une fois l’an, des gerbes séchées de pivoines, et, en guise de pourboire, chaque jour, du pain pour les oiseaux. »
Éric Vuillard nous fait pénétrer dans les abysses du régime nazi. Cette propagande faite de dessous de tables, d’entourloupes, de manipulation et de tromperies. Ces personnages tristement célèbres annoncent la couleur de la tragédie qui se joue sous nos yeux : Hitler arrive au pouvoir. Un roman coup de poing pour un pan de l’Histoire douloureux, traité magistralement dans un texte court dont l’approche est bien fondée et le style plus que maîtrisé.