Le Convoi- Beata Umubyeyi Mairesse
Flammarion, janvier 2024, 331 pages
18 juin 1994, Beata et sa mère ont la vie sauve grâce au convoi humanitaire Terre des hommes. Sous les yeux des journalistes de la BBC, alors âgée de 15 ans, Beata fuit le Rwanda et le génocide des Tutsi.
N’ayant utilisé jusqu’à présente que la fiction pour parler du Rwanda, Beata Umubyeyi Mairesse pose maintenant ses mots et son histoire dans un récit poignant dont les faits sont parfois difficiles à lire.
« Je souhaite écrire un texte qui dirait l’expérience de la survie, ici et là-bas, dans sa multiplicité et sur le temps long, sans euphémisme mais sans pour autant effrayer. Qui dirait l’avant et l’après pour mieux faire entendre les trois mois de nuit que nous avons traversés. »
Sous forme d’enquête, l’autrice souhaite avant tout retrouver les enfants qui étaient présents dans le même convoi humanitaire qu’elle et sa mère. En s’appuyant sur les 4 photos d’un journaliste anglais, Beata Umubyeyi Mairesse reconstitue la petite histoire dans la grande.
30 ans après ces milliers de morts, Beata Umubyeyi Mairesse donne une voix aux victimes du génocide du Rwanda. Un texte qui souligne l’importance de la mémoire. Parler pour ne jamais oublier.
« Je sais aujourd’hui que les génocidaires ne m’intéressent pas. Je souhaite consacrer toute mon énergie à l’histoire des victimes, parler de nos peines, des traumatismes dont on ne guérit pas, mais aussi de nos délicates solidarités. »
Je rappelle aussi ce texte bouleversant de Pierre-François Kettler Je suis innocent (Éditions Talents hauts). Grâce une belle documentation, l’auteur donne la parole à un enfant rwandais rescapé du génocide.
« La vie ne tient qu’à un fil. »