Elle, la mère- Emmanuel Chaussade
Les éditions de Minuit, janvier 2021, 94 pages
La mère est morte. Il est temps pour lui d’évoquer les souvenirs, les secrets de famille. Ceux que sa mère lui a transmis, et d’en analyser chaque recoin pour comprendre ce dont il souffre aujourd’hui.
« Elle ne pleurait pas pour rien, elle riait de tout. Ils vont lui manquer ses rires francs, ses rires exubérants, ses rires parfois gênants. Peut-être étaient-ils forcés pour conjurer le mauvais sort. Ses rires et surtout ses sourires portés en bouclier pour repousser les agressions de la vie. Ces sourires qu’elle lui a transmis. Tous ces sourires éteints que portent les gens tristes. »
Un roman au style particulier. Les phrases sont courtes, elles claquent comme les coups que la mère se prend durant toute sa vie. L’essentiel est dit parce qu’il n’est plus temps de faire de chichis. Le fils gratte, va au plus profond du mal pour en extraire une vérité. Mais est-elle bonne à connaître ? Pour le fils, il est temps que la vérité éclate au prix de sa liberté. La relation entre la mère et le fils est douloureuse. Une communication qui n’a jamais été établie. Entre amour et haine. Entre ignorance et intérêt. Le portrait d’un duo difficile à dompter.
Un premier roman saisissant et dérangeant.