Neverland- Timothée de Fombelle
L’Iconoclaste, parution août 2017, 117 pages
Dans Neverland, l’auteur part à la recherche du pays imaginaire, celui de l’enfance. Vous l’avez bien compris, il s’agit de Peter Pan mais adulte qui nous offre un voyage à travers les souvenirs d’enfants.
« Je me souviens de ma chambre d'enfant les jours sans école. L'absolue perfection du désordre. Un enchevêtrement de matières et de formes. Le croisement de la hutte, du champ de bataille et de la goélette. Un nid formé par le poids de l'oiseau, tassé par son mouvement, collé par la moiteur du corps. Un nid avec des voiles pour prendre la mer. L'architecture aléatoire des forêts. Ma chambre était cette pelote inextricable dans laquelle se cognaient les grands. »
« Je n'ai jamais essayé de retenir l'enfance ou de m'y attarder. J'ai simplement voulu faire grandir l'enfant en moi, le faire progresser, en le gardant vivant. »
« Dans l’enfance, le temps et la nuit sont un trésor qu’on ne compte pas, qu’on ne découpe pas en heures ou en minutes. On regarde ce coffre rempli, on y plonge les mains, les bras, les yeux fermés, sans jamais y toucher. »
« Je n'ai pratiquement pas de mémoire, et pourtant il y a un endroit où tout cela reste vivant. L'enfance n'habite pas la mémoire. Elle habite notre chair et nos os. Même abîmés par elle, dressés contre elle, nous sommes faits de notre enfance, adossés à ses murs sombres. Elle est tout ce qui reste à ceux dont on dit qu'ils n'en ont pas eu. »
Je n’ai pas de mots pour décrire ma lecture. C’est une plongée dans un monde que chacun a vécu et ce livre nous en fait ressentir les moindres fourmillements. Il nous fait redevenir enfant avec ses rêves, ses vérités, ses mémoires…se laisser porter par la lecture est la seule chose à faire.
Hélas, fermer ce bouquin nous invite à un triste retour à la réalité ! Alors je vais le garder non loin de moi, sait-on jamais !
« On fait semblant d'être grand. Et, dans le meilleur des cas, je crois, on fera semblant toute sa vie. »