La sonate oubliée- Christiana Moreau
Préludes, parution janvier 2017, 248 pages
Lionella, 17 ans, vit en Belgique avec ses parents musiciens. Elle prépare le concours Arpèges avec son professeur Monsieur Sohet mais ne parvient pas à trouver le morceau idéal à jouer avec son violoncelle. Kévin, son meilleur ami et fouineur hors pair lui offre un jour un coffret en métal déniché dans une brocante contenant un journal intime, une médaille et une partition pour violoncelle.
Lionella découvre que le carnet appartenait à une certaine Ada née le 06 décembre 1705, abandonnée à sa naissance et qui vécut à l’hospice de Venise. La médaille est le seul lien qui l’unissait à sa mère. Ada avait tout appris de la musique à l’ospedale grâce à l’Abbé Vivaldi et fut très vite nommée ‘Ada del violoncello’, honneur inestimable.
« J’ai pressenti dès l’instant où j’ai frôlé les sublimités insoupçonnées de LA musique, la vraie, celle qui ravit le cœur, transporte l’allégresse, enflamme de volupté ou déchire l’émotion. Celle qui berce les peines, soulage la douleur et réconforte l’âme, qui vous brûle de passion et vous comble d’ivresse. »
Au cours d’un carnaval et d’une rencontre avec le comte Charles Sétil de Fays la vie d’Ada avait basculé. Elle qui avait été surprotégée par la Pièta se retrouvait livrée à elle-même dans une ville, elle avait donc appris que ce n’était pas si simple sans les conseils d’une mère.
« La sensualité de la musique m’habite comme une fièvre nouvelle. Vivre la musique empêche de mourir. »
« Ma main ne décide plus, c’est la souffrance qui a pris les rênes de ma narration. À quoi bon revenir sur ce qu’a été ma vie, maintenant que je n’ai plus d’avenir ? Et pourtant je continue d’écrire…»
Lionella découvre Ada au fil des pages intimes, elle se passionne pour elle, veut tout apprendre d’elle. Plus précisément, Lionella veut savoir d’où vient cette partition ? Est-elle de Vivaldi ? D’Ada ? D’un inconnu ? Elle veut connaître l’identité de son auteur afin de bluffer le jury du concours.
« Le miracle, n’est-ce pas la vie qui renaît, envers et contre tout, lorsqu’on n’attend plus rien d’elle ? »
Un roman tout en délicatesse qui met en parallèle deux jeunes femmes et deux époques avec un sujet peu commun : la musique classique. J’ai pénétré l’univers de Vivaldi, sillonné les rues de Venise, voyagé au XVIIIème siècle, dégusté un chocolat chaud au Caffé Florian, effleuré les partitions ; en bref appris tout plein de choses. Seul petit bémol, trop de mots italiens qui me cassait dans ma lecture mais qui après coup donnait un certain charme au roman. Belle découverte, jamais je n’aurais ouvert un tel bouquin de moi-même. Tiens, et si j’allais écouter du Vivaldi…
Ce roman fait partie de la sélection des 68 premières fois, édition 2017