Mademoiselle, à la folie- Pascale Lécosse
Éditions de la Martinière, parution août 2017, 125 pages
‘Mademoiselle à la folie’ est la rencontre avec Catherine Delcourt, comédienne adulée du public. Elle est secondée quotidiennement par Mina, son assistante depuis 18 ans. Un jour elle lui confie ne plus se souvenir de certaines choses, confondre des visages. Le surmenage, la fatigue, la pression en sont sûrement les raisons ou comment ne pas poser de mot sur ses maux. « -Parfois, même si je sais avec qui je suis, c’est une autre personne que je vois et à d’autres moments alors que je suis seule avec toi quelqu’un se joint à nous, une personne que je suis seule à voir… » Comme pour lutter contre ses oublis, elle relate ses moindres faits et gestes dans un carnet bleu. « Aurais-je la force de bouter cet ennemi sournois qui envahit mon intelligence pour s’emparer de ma liberté ? » La maladie de Catherine évolue vite, très vite et Mina, sa grande amie est présente à chaque instant pour faire de son quotidien le plus bel acte de sa vie. « -Mina, je ne veux pas vivre morte. »
Pascale Lécosse m’a offert un bijou de folie. Elle a su trouver les mots pour aborder cette ‘saleté’ de maladie qui nous tombe dessus sans prévenir. À aucun moment elle nous fait ressentir de la pitié, tombe dans le pathos. Je suis admirative de Mina qui aide son amie du mieux qu’elle le peut, supportant ses sautes d’humeur, la réconfortant et gardant le poids du secret pour elle. Catherine m’a beaucoup émue, sombrant tout en ayant des moments de lucidité. J’ai lutté avec elle contre ce mal qui la ronge et détruit tout ce qu’elle a construit : sa mémoire. ‘Mademoiselle à la folie’ aborde la maladie d’Alzheimer mais pas que. C’est aussi et principalement l’histoire d’une magnifique amitié entre deux femmes qui s’aiment, se soutiennent et souffrent ensemble. De celle des aidants, de leur place, confrontés à des situations délicates sans moyens. Pascale Lécosse leur rend un bel hommage à travers ce récit. Un texte court mais dont la lecture ne peut se faire que lentement, pour la réflexion, pour le positionnement, pour la compréhension. Les notions d’aide, de soutien, de dévouement, de fable, d’impotence, d’amour, de volonté amènent le lecteur dans ses propres ressentis, chahutant ainsi ses croyances.
‘Mademoiselle à la folie’ est mon grand coup de cœur de la sélection 2017 des 68 premières fois.