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6 avril 2017

Je me suis tue- Mathieu Menegaux

Points, janvier 2017, 137 pages

     Claire est en prison depuis 2 ans en attente de procès. À travers ce récit elle se livre enfin sur cette vérité dont on l’accuse.

« À présent, je veux livrer mon témoignage dans sa totalité. Puisque la justice tient tant à la vérité, je vous la confie. Je reprends tout, depuis le début. »

     Claire et Antoine, quadra carriéristes mènent une vie épanouie entourés de leurs amis. Seule ombre au tableau, ils ne peuvent pas avoir d’enfant du fait de la stérilité d’Antoine, mais ils l’acceptent, ainsi va la vie.

     Un soir ils vont dîner chez Vincent et Chloé, leurs amis, Claire fatiguée décide de rentrer seule laissant Antoine profiter de sa soirée.

     Un maillon de cette chaîne de vie si parfaite va alors se briser et à jamais bousculer le destin de Claire. Que s’est-il passé ? Pourquoi ne veut-elle rien dire à personne ? Claire va vivre ou plutôt faire semblant, se laissant persuader que cet épisode n’est que fiction.

« Et je faisais partie, hélas, de celles et ceux qui considèrent que la pensée est au-dessus de tout, pauvres fous. »

     Mais rien ne se passe tel qu’on le prévoit et un évènement va précipiter Claire en prison. 

« Tu as joué, tu as perdu, il est temps de payer, Claire. »

« Je venais de quitter la communauté des êtres humains. Je venais de renoncer à mon appartenance à l’espèce. »

 

     J’ai lu ce roman d’une traite prenant une grosse claque au passage, impossible de le reposer tellement il m’a plombé ! L’auteur nous délivre les évènements successifs qui ont provoqués la déchéance de Claire. Le lecteur encaisse et encaisse cet engrenage dont Claire ne peut pas sortir indemne. Mathieu Menegaux maîtrise la narration, fait ressortir chaque émotion de Claire avec des phrases courtes et intenses qui piquent. En apnée dans ce roman, j’étais à la place de Claire, aimante, en colère, choquée, frustrée, seule et mutique. À aucun moment l’auteur ne nous dresse le portrait d’un monstre emprisonné, au contraire il rend le récit musical et sensible avec ses extraits de chansons (ex : Une chanson douce tous les soirs en s’endormant, La vie est un long fleuve tranquille, Prendre un enfant par la main…).

     Mathieu Menegaux signe un premier roman court, intense, dérangeant mais ô combien parfait. Un livre qui marque à jamais !

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