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17 novembre 2023

La mémoire délavée- Nathacha Appanah

Mercure de France, août 2023, 149 pages

 

« Je passe des heures à faire des figures. J’ai des idées, beaucoup d’idées. J’ai des ambitions de forme, j’ai des intentions d’architecture littéraire comme si je construisais quelque chose de palpable, qui serait visible de loin. Je ne veux pas simplement raconter mes grands-parents, je veux dépasser le récit, je veux une harmonie, de la complexité à l’envers mais de la simplicité à l’endroit. Je rêve d’un livre qui dirait le passé, le présent et tout ce qu’il y a entre. Un livre qui marquerait la fin de l’exotisme et du pittoresque avec des mots qui seraient à moi, à mes grands-parents et qui appartiendraient aussi à tout le monde. »

Nathacha Appanah raconte ceux partis d’Inde en 1872 dans l’espoir d’une vie meilleure à l’île Maurice. Il y a eux et il y a ses aïeux. Que connaît-elle de ce pan de l’Histoire, de son histoire ? Celle, collective des indiens engagés après l’abolition de l’esclavage, des substituts, des numéros. L’autre, celle de ses grands-parents qu’elle écrit avec sa mémoire, ses souvenirs, ceux de sa famille, avec beaucoup d’émotions.

 

La mémoire délavée

 

Nathacha Appanah écrit avec une grande sensibilité et pudeur un texte très intime sur sa famille. Elle donne vie à ses ancêtres et plus particulièrement à son grand-père, homme fort se sentant mauricien sans en oublier ses origines hindoues. En saisissant sa mémoire mais aussi celle de sa famille, aussi incomplète soit-elle, l’autrice veut sauver les souvenirs restants, pour ne pas oublier, pour laisser une trace, tel est son devoir.

La mémoire délavée est un texte fin, sincère, sur l’importance de la transmission et de la mémoire. Nathacha Appanah rend ainsi un bel hommage à ses ancêtres.

« Je voudrais les toucher, leur prendre la main et leur raconter quelque chose à moi, leur dire que je sais qu’être ici est beaucoup mais que sans eux, sans leur bref passage ici même, tout ça, ces mots, ces histoires, cette force et cette faiblesse, n’existeraient pas. »

 

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