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Mes écrits d'un jour
18 novembre 2019

Le ciel par-dessus le toit- Nathacha Appanah

Gallimard, juin 2019, 125 pages

 

Mon avis

     Le ciel par-dessus le toit. À la fois noirceur et grâce. À la fois en dedans et en dehors. S’ouvre sur le poème de Verlaine (1881) auquel le titre du roman fait référence.

 

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     Il était une fois… La prison. Loup y purge sa peine pour un geste aussi peu dramatique soit-il. Une fois le décor posé, nous allons plonger dans le passé, le pourquoi du comment qui a conduit ce jeune homme entre quatre murs. « Ici est l’endroit où le dehors côtoie le dedans, où les envies ne sont jamais assouvies, les choses jamais entièrement dites et celles-ci restent là, sur les murs, dans l’air. »

     Ils sont trois. Phénix, la mère qui s’appelait auparavant Éliette dont la beauté éblouissait chaque personne qui la croisait. Paloma, la sœur qui choisit la fuite très jeune avec cette promesse de retour pour son frère. Et Loup, ce garçon hors du commun.

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     Nathacha Appanah remonte le temps. Elle nous fait observer, comprendre et analyser le fonctionnement de ses personnages avec une construction surprenante. Elle parle de cette relation qui unit une mère à ses enfants, faite de mots doux et de tendresse, de rejet et d’incompréhension, qu’elle soit fusionnelle ou destructrice. Celle-là même qui fait ce que nous sommes aujourd’hui. Le ciel par-dessus le toit est un cri cabossé, noir, pour ces familles où la normalité et l’idéalisme n’existe pas. Les liens du sang peuvent nous échapper et se retourner contre nous, poussant parfois à la faute. Parce qu’il n’y a pas de famille parfaite.

 

« Il ne faut rien regretter parce qu’il faut bien que ça se termine, ce faux-semblant qu’est l’enfance, il faut bien que les masques soient retirés, les imposteurs démasqués, les abcès crevés, il faut bien que cesse toute velléité du mieux, du magnifique, du meilleur, il faut bien en finir avec les belles paroles, les bons sentiments, les rêves doucereux, il faut bien, un jour, arracher à coups de dents sa place au monde. »

  

 

L’avis de Claudia

     J'attendais avec une grande impatience de lire le nouveau roman de Nathacha Appanah. Son roman Tropique de la violence étant l'un de mes romans préférés. Dans ce nouvel ouvrage, Le ciel par-dessus le toit, l'auteure nous embarque dans les tourments d'une histoire familiale.

     C'est l'histoire de Loup, un garçon de 17 ans, emprisonné pour avoir commis un délit. Il a été arrêté pour avoir conduit sans permis de conduire. En fait, il a pris la voiture de sa mère pour rejoindre sa sœur qui dix ans auparavant lui avait murmuré : « Je reviens te chercher très vite. » Seulement elle n'est jamais revenue. Et c'est à partir de cet acte désespéré et de son enfermement que le lecteur va remonter toute l'histoire de cette famille. Les trois personnages, Loup, sa mère Phénix et sa sœur Paloma vont tour à tour se confier. Une confession glaçante, bouleversante et captivante. Des événements très marquants qui auront laissé à chacun des traces indélébiles. 

ALORS.

Comment se construire quand on manque d'amour ?

     C'est un récit qui pose des questions pertinentes, sur la transmission, sur les traumatismes et les répercussions, sur les manquements quand l'histoire familiale influence notre vie. 

Des personnages très touchants,

Éliette et sa détresse si flagrante,

Phénix et sa fragilité si déchirante,

Et Paloma et Loup s'aimant si fort.

     C'est un conte moderne, poétique dont les mots sont vibrants d'amour non-dit et qui nous vont droit au cœur. Il me faudra le relire une deuxième fois, pour capter encore plus, toute la beauté et la lumière de ce texte. Quand l'amour est présent mais qu'il peine à sortir! Quand un drame permet de renouer, de ressouder des êtres blessés, c'est juste très beau.  Un récit court, saisissant sur l'amour et sur le regard que l'on porte à ses proches. Un hymne à la vie que je vous conseille de découvrir de cette rentrée littéraire.

 

 

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