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23 novembre 2019

Mon éden- Hélène Duvar

 

Le Muscadier, juin 2019, 208 pages

 

Sa jumelle. Sa moitié. Elle et lui ne faisaient qu’un jusqu’au jour où Éden décida de se suicider. Erwan veut en comprendre les raisons. Alors il cherche dans le journal intime de sa sœur la nature de son geste. Et si celui-ci n’avait aucun sens ? Et si Éden voulait garder du mystère autour d’elle ? Pour Erwan et ses parents les évènements sont difficiles à encaisser.

« Éden. J’ai perdu mon ombre, mon double. J’ai perdu mon autre moi, mon reflet, mon miroir. Celle qui marchait sur mes pas, celle qui me prenait le bras, celle à travers qui je vivais, celle qui me faisait me sentir entier et heureux. La première à m’aimer, à m’admirer, à me soutenir. »

 Mon%20Éden

     Le poser et le digérer. Non pas que j’aie détesté ce livre, bien au contraire, il m’a bousculée. Je l’ai lu d’un souffle et ce poids sur l’estomac m’a fait le poser durant quelques jours pour en capter toutes les nuances et m’imprégner des mots d’Hélène Duvar sur le suicide. Un thème fort,  faisant partie de l’identité de cette maison d’édition dont le but est de partager sur les sujets de société dans laquelle nous évoluons.

     Selon le site du Ministère de la Santé, 10 500 personnes meurent par suicide chaque année en France dont 6,4% chez les 15-24 ans. Un chiffre qui fait froid dans le dos et qui interroge sur ce problème sociétal.

     Hélène Duvar emprunte plusieurs directions autour de cet acte. Elle fait cheminer Erwan vers l’acceptation du deuil et le contrôle de ses émotions, elle positionne les parents dans cette perte de l’être aimé et l’accompagnement du fils et elle fait évoluer, grandir l’adolescent. Ces sujets sont importants et mis en lumière à leur juste valeur dans le texte. Il y aussi le harcèlement qui est soulevé, l’échec scolaire, l’isolement. Autant de faits qu’Hélène Duvar transpose avec brio. Elle ne choque pas, pose ses mots avec finesse et pudeur. Les passages du journal intime sont si précis que l’on ressent la détresse et les émotions d’Éden, une envie de lui tendre la main pour qu’elle ne sombre pas. On discerne l’impuissance d’Erwan face à cela, l’absence dont il souffre au quotidien.  

« Tu m’as appris tant de choses, Éden ! Mais il y a une chose que tu ne m’as jamais apprise : vivre sans toi. Cette chose-là, je dois l’apprendre par moi-même. Et je sais d’avance que le chemin sera long. »

     Un roman réaliste et pour un premier il frappe fort. On ne choisit pas un sujet pareil au hasard. Il y a une volonté de toucher et sensibiliser le lecteur sur un élément important qui nous échappe et c’est réussi.

 

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