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Mes écrits d'un jour
13 octobre 2022

A(ni)mal- Cécile Alix

Slalom, février 2022, 263 pages

 

C’est l’heure pour Miran de quitter son pays, sa mère. Crâne rasé, l’enfant de 15 ans fuit les combats d’Orient. Confiant sa vie aux passeurs, Miran est confronté à la violence et l’inhumanité. L’espoir, il ne reste que cela à Miran pour espérer une vie meilleure en France.

J’ai lu ce roman en début d’année et puis il est resté là sur mon meuble, avec ses nombreux post-it. Pas envie de le relire et en même temps impossible de m’en séparer. Bousculée par cette histoire si douloureuse, il m’a fallu du temps pour écrire et encore mes mots ne sont pas à la hauteur de la claque que je me suis prise.

« J’ai vaincu la mort qui ronge la ville, les balles sifflantes et les obus, j’ai vaincu le désert et les montagnes, les hommes fous qui crachent leur bile et assassinent, j’ai vaincu la sécheresse dans mon ventre, ma gorge et mon cœur, j’ai vaincu la terreur et les cauchemars, j’ai vaincu l’ogresse et son sel acide. Je peux tout. Même permettre à mes rêves de changer la réalité. J’irai à Paris. La terre n’est pas une vallée de larmes et mes jambes seront mes armes. »

[Souffle]

[Respire]

 

aaa

 

A(ni)mal est le parcours d’un migrant. Cécile Alix, s’intéressant de près au déracinement, s’est inspirée de témoignages de migrants pour écrire au plus près les émotions que ceux-ci ressentent lors de leur périple vers la liberté.

« Je croyais n’être plus qu’un bloc de peau, de nerfs et d’os. Une viande pas encore froide mais déjà morte. Il faut souffrir pour comprendre la souffrance, connaître la vraie grande peur de mourir pour comprendre la fureur de vivre et l’énergie insensée qu’elle engendre. »

[Souffle]

[Respire]

Un roman bouleversant, qui prend aux tripes et ne laisse pas indifférent. Impossible pour moi de fermer les yeux sur cette vérité : le sort des migrants. Miran est un personnage dont la force, la souffrance face aux dangers et la peur sont remarquables. Cette envie de liberté, qu’il tient au bout des doigts lui coûte chère. Miran oublie, s’oublie, pour survivre et vivre.

« -Je veux mourir, vous m’entendez ? MOURIR !

Je hurle à m’en rompre les cordes vocales. J’expulse les pierres d’un seul jet. J’entre en guerre. Je deviens les obus, les tirs de mitraillettes, les bombes, les missiles et les roquettes, je décime tout : Dieu, les hommes en noir, le sourire du président, les rebelles chantant, les terroristes et les terrorisés. Les cadavres d’enfants, les membres éparpillés, les têtes dans les torchons. Je massacre la souffrance. Et moi aussi, je m’extermine.
-Je veux mourir, mourir, mourir, vous m’entendez ? »

[Souffle]

[Respire]

Cécile Alix remet l’Homme au centre. Rappelant encore et encore que ces migrants sont avant tout des êtres humains.

 

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