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1 février 2022

La nuit infinie des mères- Virginie Noar

Éditions François Bourin, janvier 2021, 224 pages

 

Être mère.

Seule.

Comme un parcours du combattant.

Une offrande.

S’oublier.

 

Être mère.

Forte.

Comme une Wonder Woman.

Un rôle à jouer.

S’oublier.

 

« Pareille aux hivers, la nuit des mères est invariable. La pénombre emmure nos espoirs en même temps que s’estompe la lumière. Il ne nous reste alors qu’à constater l’irrémédiable immobilisme de notre ordinaire, celui des ménagères qui ne vivront plus que de rituels inlassables, de vaisselle crasse à récurer le dos courbé, de jouets à ramasser le corps lassé, de lendemain éternels. Il ne nous reste alors qu’à espérer de l’obscurité la possibilité d’anesthésier nos rêves. Il ne nous reste qu’à demeurer dans le silence comme tous les soirs passés, comme tous les soirs à venir. »

 

vv

 

Dans ce second roman, Virginie Noar continue d’explorer la maternité, l’amour et l’abandon. Comme dans Le corps d’après, elle ne fait pas dans la dentelle, dit les choses, les vraies. Il n’y a pas de mère parfaite, de rôle à jouer, de clichés à vanter. Cette mère a peur, doute, souffre et ne peut vivre ainsi, seule, avec ses deux enfants. Elle est meurtrie par ce qu’elle est devenue. Alors, elle pense au pire et est en droit de le faire. Aucune échappatoire. L’abandon. Elle aime ses enfants d’un amour fort mais il est destructeur. La société a fait d’elle une mère, juste une mère. Or elle est aussi une femme et c’est cette force qui lui donne le courage de tenir debout.

Un texte bouleversant, engagé comme j’aime. Miroir d’une société « coincée du popotin » !

« Dépression maternelle, burn-out, troubles du post-partum, souffrance périnatale, ce sont des mots comme ceux-là qui pourraient définir ma peine, l’enfermer, la ranger, faire un peu de place dans le désordre. Je voudrais m’en échapper mais les jours déclinent inlassablement avec l’écho de ces mots gris. »

 

Une lecture commune avec Audrey du blog Lire&Vous "C’est beau, c’est dur, c’est léger et c’est écrasant . C’est toute l’ambivalence de cet amour soudain, entier, infini… C’est une lecture qui prend au cœur et au corps, et qui pose un regard bienveillant sur ce que chaque mère de ce monde peut traverser…" Pour lire la suite de son avis, c'est par ici :) 

 

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Commentaires
N
Cela me fait penser à deux romans : "Tenir jusqu'à l'aube" de Carol Fives et "Bord de mer" de Véronique Olmi. Deux romans terribles !
Répondre
A
Oh ça a l'air fort !
Répondre
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