Éditions Baudelaire, 258 pages, décembre 2017

2016, Ridanah arrive de Californie avec sa famille et s’installe à Brem (France) en bord de mer pour une année sabbatique. Le père, Axelej, est gouverneur et la mère, Ahilia, est juriste, quoi de plus classique en soit. Adolescente solitaire et fille unique, Ridanah  aime partager du temps avec Ernesto, son chien et fidèle confident. Au détour d’une balade au parc elle croise un certain Tripp, américain également et plutôt charmant. Ils échangent quelques regard, quelques mots et la maladresse dans les propos de celui-ci gêne Ridanah. Qui est-il ? Pourquoi la suit-elle ? Est-il dangereux ? Ce jeune homme sait bien des choses les concernant, elle et sa famille. « - Moi ? Mais il est fou. Je ne suis pas une princesse, je suis Ridanah Stered, j’ai dix-huit ans, je suis normale et mes parents le sont également. Je ne te crois pas, même si je ne sais pas quel serait ton intérêt pour me raconter des bêtises. » En se liant d’amitié avec son voisin, Angel, Ridanah trouve une épaule attendrissante mais cela déstabilise le jeune homme sans le savoir. « Cette fille m’ensorcelait tout simplement, même si elle n’usait d’aucun artifice pour me séduire. D’ailleurs je doutais que ce fût son but. J’étais sous son charme et je n’aimais pas ça. » Et si Ridanah ne connaissait pas sa vraie nature ? Des vérités vont être dévoilées à notre jeune femme.

     Passionnée d’écriture depuis quelques années, Marjorie Delaby se lance dans son premier roman à seulement 21 ans. Le chant des sirènes est un récit fantastique s’étalant de 1852 à 2016, dans un monde mi-hommes/mi-sirènes.

     Ridanah vit seule avec ses parents, quoi de plus normal chez les humains. Mais lorsque Tripp débarque dans sa vie, certains secrets sont dévoilés et la jeune femme doit faire face à de féroces adversaires. Sa vie qui n’était au final basé que sur des mensonges, des non-dits, se retrouve à jamais bousculée. Ridanah doit apprendre à vivre différemment, chaperonné par de nouveaux amis.

     Le chant des sirènes est un condensé de personnages, peut-être un peu trop, il y a de quoi se perdre mais l’auteure a anticipé notre errance en incluant un descriptif de ceux-ci en fin de roman. La réflexion m’a fait perdre le fil du récit plusieurs fois, m’obligeant à un retour en arrière, mais l’histoire est là, elle m’a tenue en haleine donc aucun regret de relecture. La lecture va crescendo, le rythme s’intensifie au fur et à mesure des divulgations. On  veut savoir pourquoi le monde des sirènes est menacé.

     Dans un premier roman tout n’est pas parfait. J’ai noté un déséquilibre des chapitres, de 4 pages à 87 pages, plus d’unité aurait été intéressant. La plume présente quelques maladresses et j’ai relevé (hélas!) des petites fautes d’orthographe.

     Malgré ces point négatifs,  j’ai passé un agréable moment dans cet univers fantastique que je ne côtoie pas souvent et qui du coup me donne envie d’autres lectures du même genre. Et puis cette comparaison avec le film d’animation La petite sirène m’a beaucoup amusé, laissant mon imaginaire rejouer certaines scènes mythiques.