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8 octobre 2018

Rencontre avec Olivia de Lamberterie- 5 octobre 2018 Librairie Doucet

 

     Olivia de Lamberterie est née le 15 juin 1966.  Elle est rédactrice en chef adjointe du magazine féminin Elle dont elle est responsable de la rubrique littéraire depuis 2012. En grande passionnée de littérature elle intervient également sur France Inter dans Le masque et la Plume et sur France 2 dans Télématin. Ce vendredi soir, elle était l’invitée de la Librairie Doucet afin de présenter son premier récit paru aux éditions Stock Avec toutes mes sympathies.

 

« Les mots des autres m’ont nourrie, portée, infusé leur énergie et leurs émotions. Jusqu’à la mort de mon frère, le 14 octobre 2015 à Montréal, je ne voyais pas la nécessité d’écrire. Le suicide d’Alex m’a transpercée de chagrin, m’a mise aussi dans une colère folle. Parce qu’un suicide, c’est la double peine, la violence de la disparition génère un silence gêné qui prend toute la place, empêchant même de se souvenir des jours heureux. Moi, je ne voulais pas me taire. Alex était un être flamboyant, il a eu une existence belle, pleine, passionnante, aimante et aimée. Il s’est battu contre la mélancolie, elle a gagné. Raconter son courage, dire le bonheur que j’ai eu de l’avoir comme frère, m’a semblé vital. Je ne voulais ni faire mon deuil ni céder à la désolation. Je désirais inventer une manière joyeuse d’être triste.
Les morts peuvent nous rendre plus libres, plus vivants. »

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     Olivia de Lamberterie a ressenti comme un besoin d’écrire sur son frère, Alexandre, sur son suicide, pour le garder présent avec elle, en littérature. Un an avant sa disparition, son frère lui avait demandé d’écrire sur eux, sur la famille, sur leur vie, elle s’exécuta mais un voyage en avion lui fit perdre ses notes. Au décès de son frère elle se lance dans ce texte, lorsqu’un jour elle visite le profil Facebook de celui-ci et découvre un message non lu « le livre ». De là tout s’enclenche.

     Avec la complicité de sa belle-sœur, elle pose des mots sur papier, cela devient un travail lui permettant de garder une distance avec la douleur de la perte. À la première lecture du récit sa belle-sœur lui dit « je pleure et pleure et me roule dedans » expression canadienne, validant ainsi l’envoi à un éditeur. Olivia de Lamberterie contacte l’éditeur des éditions Stock, le livre est très vite publié mais elle se sent incapable de gérer cela, veut que tout s’arrête, que le livre ne soit pas entre les mains du public mais la machine est en route et finalement Olivia de Lamberterie prend beaucoup de plaisir à sillonner la France pour présenter son livre et surtout son frère. Elle est parvenue à en faire un objet littéraire.

     Quelques romans ont guidé Olivia de Lamberterie dans son écriture, 43581304_695826414127844_145838603832918016_nelle nous livre sa petite liste de favoris en expliquant pourquoi.

--> Bonjour tristesse de Françoise Sagan : une langue somptueuse, l’art de parler de choses graves et tragiques de manière très primesautière.

--> Sauve qui peut la vie de Nicole Lapierre : de mère en fille chacune se suicide, une page du livre signifie qu’il ne faut pas percer le mystère.

--> Ça aussi, ça passera de Milena Busquets : petit clin d’œil sur le lieu de vacances préféré de la famille et comment être heureux après un deuil.

--> La douleur porte un costume de plume de Max Porter : le rapport aux oiseaux.

--> La nuit pour adresse de Maud Simonnot : le portrait idéal de son frère.

 

     Olivia de Lamberterie cherche encore les origines du suicide de son frère. Son état d’esprit, la dépression ou bien la piste scientifique. En effet, dans sa famille, les suicides se succèdent. À ce jour, elle suspend ses investigations sur la génétique.

     Pour conclure cette rencontre, Olivia de Lamberterie nous livre être sur l’écriture d’un deuxième livre. Un besoin, tout de suite, maintenant, de se mettre à distance.

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