Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
24 octobre 2017

Rencontre avec Sébastien Spitzer- 20 octobre 2017 Librairie Doucet

     Sébastien Spitzer se rêve écrivain depuis plus de 30 ans. Il nous confie qu’une rencontre pendant son enfance avec un certain Maurice Séveno lui fait introduire les livres dans sa vie avec notamment Hemingway, le goût de la littérature naît alors. Sébastien Spitzer est avant tout journaliste, il sillonne les pays d’Afrique depuis quelque temps mais le Rwanda le marque plus que d’autres, ce terrible génocide perpétué là-bas en 1994 déclenche chez lui la conscience de l’importance du devoir de mémoire. Ce détail émotionnel l’aide à écrire. Il se lance dans l’écriture de « Ces rêves qu’on piétine » en 2014, un huit-clos entre son ordinateur et ses notes. 

    

22781942_10214601038565638_116239489_n

     Comment lui est- venu l’idée d’écrire sur Magda Goebbels ? Il y a trois ans il pilote avec un ami journaliste un reportage sur Hitler. L’interrogation sur le vécu de Magda Goebbels vient alors. Qui est-elle ? Sébastien Spitzer se refusait à écrire dessus et puis ‘LE’ bon moment est arrivé. Il se documente alors afin de savoir où il s’embarque. Des recherches laborieuses effectuées au Mémorial de la Shoah à Paris avec l’aide de l’archiviste Ariel Sion l’ont amené à dénuder cette ‘invraisemblable’ vie de Magda Goebbels. Il découvre Richard Friedländer cet homme qui l’a élevée comme sa propre fille. Et voilà il tenait son récit grâce à lui.

     Quelle position a-t-il pris pour évoquer un sujet mille fois traité ? Sébastien Spitzer s’est mis à la place de, sans jamais porter de jugement de valeur et concevoir de pitié. Revivre les choses comme aurait pu les vivre chacun des personnages.

      Il explique avoir construit son roman comme un millefeuille. L’histoire de Magda Goebbels puis celle de Richard Friedländer composant la partie sombre sans issue du récit, il a alors fallu intégrer Ava cette rescapée d’un camp de concentration pour faire un croisé de vécus.

     À la demande de Marie-Adélaïde (libraire) Sébastien Spitzer nous lit le début de son roman ‘Un pas. Une pierre. Un chemin de poussière. Un printemps qui bourgeonne. Au fond bruit un torrent. Des bruits. Mille pas. Tous aussi mal cadencés.’ Des frissons me parcourent alors, cette marche de survivants que l’on ne peut s’imaginer tellement l’horreur y est présente.

22773305_10214601038365633_1276731466_n

     L’auteur a voulu écrire comme une chanson, faisant référence à Georges Moustaki « Les eaux de Mars », donner ainsi un rythme à ses personnages. Une écriture d’abord en alexandrins qu’il a cassée par la suite pour donner un roman.

     Sébastien Spitzer nous confie que ce roman parle un peu de lui. En effet,  son père faisait de nombreux séjours en prison pour escroquerie lors de son enfance, il l’a très peu connu. Ce père absent c’est un peu Richard Friedländer avec Magda Goebbels. Ce trouble était très présent lors de l’écriture et pourtant ce récit n’est pas du tout autobiographique.

     Sébastien Spitzer est comme un grand enfant devant le succès de son bouquin. Il dit être fou de joie et rempli de bonheur. Pour notre plus grand bonheur un second roman est en préparation, son sujet : l’argent, peut-être inconsciemment un clin d’œil à son père, qui sait ? Nous avons hâte de l’avoir entre les mains. En attendant, il prépare un documentaire sur Lee Miller, cette photographe qui dévoile l’horreur des camps de concentration entre 1944 et 1946.

     Une rencontre 100% intense qui me restera marquée trèèèèès longtemps je pense, merci Monsieur Spitzer.

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
H
Mettre le temps sur pause...
Répondre
S
Entends tellement de bien de ce roman que je finirai par le lire. Il faut juste que je trouve le bon moment.
Répondre
Publicité