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29 décembre 2017

Une fille, au bois dormant- Anne-Sophie Monglon

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Mercure de France, parution mai 2017, 184 pages

 

     Bérénice, 33 ans, est cadre dans une grande entreprise de communication. Elle aime par-dessus tout son travail mais depuis son retour de congé mat’ elle est comme mise au placard. Son ressenti est-il réel ? Se fait-elle des films ? Bérénice ne dit rien à son supérieur, se fait petite, subit sans jamais montrer de failles. Car dans son entreprise, l’homme a le pouvoir et la gloire. Son mari et son amie Clara tentent de la secouer afin qu’elle se réveille, sorte les griffes et retrouve son poste initial.

« Tu es une fille qui n’a pas un ego surdimensionné, qui préfère être plutôt que paraître. Tu monteras sur la scène du travail quand tu te sentiras prête. C’est ce que tu dis à Clara. Quand ? Elle a mis de l’agressivité dans sa voix. Elle continue à te chercher, c’est sa conception de l’amitié. Pourquoi pas ? »

« Dans la rue, tu marches vite, jambes ciseaux scandant ton histoire, celle d’une fille qui n’a pas d’ego surdimensionné, ni les dents qui rayent le plancher, qui préfère avouer qu’elle ne sait pas plutôt que d’avancer une connerie, qui considère la modestie comme une qualité, etc. »

     Alors pour exister, elle s’inscrit à un stage de développement corporel ‘placer sa voix pour trouver sa voie’. La rencontre avec Guillaume, le formateur musicien, est pour elle un électrochoc.

« Et maintenant, c’est comme si ces fonctions sensibles se remettaient en marche, qu’une à une, elles se ranimaient. Tu vis un nouvel éveil, parallèle à celui de ton enfant. »

 

     Une fille, au bois dormant est le récit de notre société actuelle de femme active. Tout sourit à cette jeune femme mais la grossesse casse ce si joli puzzle. L’auteure met en avant les discriminations dont les femmes sont victimes. En clair, il faut choisir entre sa carrière et sa famille ! Cela ne devrait même pas exister mais encore aujourd’hui trop de femmes en font les frais ! Le texte est écrit à la deuxième personne du singulier, certes moins intime mais plus percutant et marquant. Le sujet est révoltant mais Anne-Sophie Monglon choisit les mots pour qu’il soit traité avec justesse sans rébellion. Et insérer les carnets d’éveil de Pierre, son enfant, est une sublime idée, cela nous montre que Bérénice garde la tête hors de l’eau. Un joli premier roman.

 

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