Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Mes écrits d'un jour
28 décembre 2017

Parmi les miens- Charlotte Pons

 

26177056_10215151424204935_1643853267_n

Flammarion, parution août 2017, 191 pages

     Un coup de téléphone. Celui qui à jamais bouscule et brise une vie. Manon apprend de la voix paniquée de sa sœur l’accident de voiture dont a été victime leur mère, Elsa. Elle plante alors mari et fils pour rejoindre sa famille, être au chevet de celle dont elle n‘a en aucun cas été proche. Elle découvre que celle-ci a de lourdes séquelles et est plongée dans le coma. Face à cette situation chaque membre de la famille essaie de faire face à sa façon. Le père s’isole, la sœur veut tout révolutionner, le frère sombre et Manon dans tout ça ose dire « Autant qu’elle meure. »

« À partir de quand, me dis-je, à partir de quand est-il raisonnable de prononcer le mot ‘euthanasie’ sans passer pour un monstre ? »

     Le noyau familial explose, plus rien ne les lie les uns aux autres. Les conflits et les désaccords se succèdent jusqu’à faire remonter les évènements passés et meurtris pour chacun. Mais une chose les rapproche, les soude et les questionne : et si leur mère avait voulu mettre fin à ses jours ? En dépoussiérant le vécu d’Elsa ils en dressent l’authentique portrait et parviennent à prendre la juste décision.

 

     Étant professionnelle de la santé il m’a été difficile de poser des mots sur mon ressenti. Mettre la barrière entre la soignante que je suis d’un côté et la lectrice chevronnée de l’autre.

     Charlotte Pons nous plonge dans une tragédie familiale avec une écriture nette et précise, cash voire sans émotions mais ça j’en doute. Certes la relation entre frère et sœurs est froide, distante mais pour moi elle représente une carapace, se protéger de trop d’amour pour ne pas en souffrir. Leur mère les a élevés sur ce fonctionnement d’après son propre vécu donc ils ne connaissent que ça. Cette famille ne communique pas et ne sait même pas comment s’y prendre. Manon sort du lot, elle s’est construite seule et le fait d’être jeune maman l’aide d’autant plus. Elle ne veut pas sombrer avec le reste de la famille. Elle se pose, réfléchit, raisonne et bondit, ne laissant aucune place au chagrin. Son courage porte les autres sans qu’ils s’en rendent compte. Il y a aussi le passé d’Elsa qui est dévoilé sans qu’elle-même puisse le justifier. Comprendre cette mère qui leur semble inconnue est-il possible ? Que savent-ils de leur propre histoire ?

     Une construction de récit parfaite, j’ai enchaîné les chapitres sans jamais m’essouffler. Je me suis accrochée à ce livre, à Manon, à Elsa, peut-être par espoir, peut-être pour les sauver, peut-être pour le souffle de vie. C’est mon quotidien, oui, et mes livres sont ma bulle, mon échappatoire sauf que là, la réalité m’a rattrapée et ça chamboule, ça perturbe et …. C’est beau à lire. Merci à Charlotte Pons de poser des mots sur l’accompagnement de fin de vie, sur la place de l’entourage dans ces moments difficiles, sur l’euthanasie et sur le deuil.

     Ce roman est sincère, j’en suis convaincue.

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Mes écrits d'un jour
Publicité
Archives
Newsletter
Publicité