La voix de cabo- Catherine Baldisserri
Éditions Intervalles, parution août 2017, 173 pages
1970, Teresa est fille de brasseur et est vouée à prendre la succession de son père une fois ses études d’hôtellerie terminée. Ça, c’est le rêve de son père et finalement peut-être pas le sien. En tombant sous le charme de Damaso, étudiant en télégraphie, Teresa voit son avenir autrement.
« C’est comme dans les contes, pensa-t-elle, un regard allumé de paillettes se fiche droit dans nos yeux, une voix chaude ravit nos oreilles et notre petit cœur flanche. »
C’est alors que les deux amoureux quittent Montevideo pour s’installer dans un phare à Cabo Polonio. De cet endroit isolé, ils font un refuge sous l’œil bienveillant des pêcheurs. Mais au fil des années Teresa s’ennuie alors pour remédier à cela elle décide de faire école aux enfants de pêcheurs du village. Machado, jeune illettré sera son coup de cœur. Elle perçoit en lui l’envie d’apprendre, le courage et la maturité.
« Teresa impressionnait aussi Machado pour une autre raison. C’était une passeuse de savoirs. Et c’était peu commun pour une femme en ce temps-là sur des terres reculées. »
Mais un drame confronte Teresa à son passé, elle doit alors quitter Cabo Polonio et prendre de nouvelles responsabilités à Montevideo.
Dès les premières pages lues l’Uruguay s’est dévoilé à moi à travers les mots de Catherine Baldisserri. La pêche aux loups de mer m’a fouetté le visage au milieu des vents marins. J’ai veillé de mon œil vif les bateaux au loin depuis le phare de Damaso. Senti les difficultés de Teresa, sa solitude, son isolement et puis ce petit rien de bonheur avec ses gosses qui se cultivent, fière d’eux. Hélas toute cette frénésie est tombée lorsque Teresa revient à la brasserie. Je n’ai pas compris le chemin emprunté par Machado, et puis Stephen, d’où sort-il ? Ma bulle de douceur s’est brisée un peu brutalement, m’égarant de la fin du récit. Il y avait tellement de choses à dire à Cabo Polonio…