Gallimard, parution août 2011, 266 pages
Le narrateur, veilleur de nuit dans un hôtel parisien et romancier à ses heures perdues, est confronté au décès soudain de son grand-père. Cet homme à qui il aurait aimé dire ‘je t’aime’ plus souvent. Quelque temps plus tard, sa grand-mère est placée contre sa volonté en maison de retraite et parvient à fuguer.
« La fuite ne pouvait qu’avoir un lien avec une tentative de retrouver la beauté. »
C’est à partir de ces évènements marquants que le narrateur nous emmène dans une succession de souvenirs.
« La vie est une machine à explorer notre insensibilité. On survit si bien aux morts. C’est toujours étrange de se dire que l’on peut continuer à avancer, même amputés de nos amours. Les jours nouveaux arrivaient, et je leur disais bonjour. »
Avec des allers-retours entre passé et présent David Foenkinos berce le lecteur au milieu de Patrick Modiano, Francis Scott Fitzgerald, Gaston Martinez, Serge Gainsbourg et bien d’autres encore. L’auteur a une imagination débordante autour d’une structure de récit basée sur le deuil, la peur de mourir, la perte de mémoire et la maladie. David Foenkinos nous offre un beau voyage à travers la fin de vie.
« Que veulent les vieux ? Ils s’isolent lentement, sur ce chemin qui les conduit à la blancheur. Tout ce qui fait la matière des conversations disparaît. Et on est là, comme des veilleurs de chagrin. »
Ses mots sont doux à lire et nous invitent à découvrir des personnages profondément humains. Le roman est bien équilibré, entre le touchant et le drôle, les mots sont justes à chaque fois. L’auteur parvient à nous sonder sur l’importance des souvenirs. Sont-ils bénéfiques à l’Homme ? Car certains ne sont pas toujours bons à garder.
Roman lu dans le cadre de l'objectif PAL d'Antigone.