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8 septembre 2023

La chair est triste hélas- Ovidie

Julliard, mars 2023, 152 pages

 

Ovidie explose de colère et de désespoir dans ce texte très intime. Sans filtre, elle explique pourquoi durant quatre années elle a fait la grève du sexe. Remontant le fil de son histoire, elle analyse ses expériences, nous expliquant ainsi son positionnement.

« Je ne suis pas mal baisée parce que je suis féministe, c’est absolument l’inverse : je suis féministe parce que je suis mal baisée. Et si toutes les mal baisées de la terre s’unissaient, elles créeraient le mouvement politique le plus puissant de tous les temps, et le monde imploserait. »

 

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Il n’est pas question de faire la morale, de dicter une conduite et de recevoir le vécu d’Ovidie comme quelque chose d’universel. Dans ce témoignage, l’autrice pointe du doigt les relations hommes/femmes. « L’investissement qu’un homme met dans un massage est proportionnel à la dégueulasserie qu’il s’apprête à nous faire subir. Un massage contre une longue pipe, une levrette, ou pire, une sodomie : c’est ainsi que les choses se terminent. Ils disent se préoccuper de notre plaisir, vouloir nous faire jouir, c’est faux. » Au fil des pages, ses confessions m’ont fait me dire « rooo mais oui ! » car c’est bien ça, nous sommes pour beaucoup concernées. « On craint tellement d’être décotées à l’argus qu’on préfère caresser les hommes dans le sens du poil, y compris lorsqu’ils nous humilient, lorsqu’ils nous frappent et nous violent, car rien n’est pire dans notre société que de ne plus être désirables. » La parole des femmes se libère, doucement, alors il nous faut des textes forts comme celui-ci pour que chaque femme s’interroge sur ce que doit être le sexe dans un couple.

C’est cash, c’est trash mais tellement instructif. Si si je vous assure ! À lire, à faire lire, à offrir, pour couper la tête de ces serpents qui se faufilent entre les jambes des femmes!

« Parfois je me dis qu’il faudra bien y retourner un jour, essayer encore, ne pas définitivement fermer boutique. Je pressens aussi que ce texte me coûtera violences et menaces, parce que les hommes ont horreur des femmes qui se refusent à eux et qu’ils ne peuvent posséder. C’est la raison pour laquelle ils manifestent une haine viscérale à l’égard des lesbiennes et agressent les femmes qui portent un voile : elles affichent leur indisponibilité. Et ça leur est insupportable. L’idée que leur bite ne leur soit d’aucune utilité dans certaines situations leur est intolérable. »

 

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