Julie Jodts a un esprit contradictoire, comme elle dit et elle a bien eu raison de suivre ses envies. Souffrant de troubles dysgraphiques et dyslexiques depuis son enfance, elle est orientée vers une filière scientifique mais ce qu’elle veut c’est étudier la littérature. Elle s’impose et fait ce qu’elle aime. Son premier roman Semblables est publié en mars 2019 chez Plume Blanche.

     Avant tout, Julie Jodts est responsable de communication dans le secteur du bâtiment. En total opposition avec les livres. Elle n’a jamais eu la prétention de vouloir devenir écrivain. Le jour où elle a  réalisé qu’elle aimait écrire, raconter des histoires, c’est lorsqu’elle rédigeait une « punition rédaction » pour son voisin de classe. Au lieu de donner des heures de retenues, en 5ème, son professeur de français donnait des rédactions avec des sujets assez particuliers.  Elle a passé son année à rédiger des rédactions à la place de son camarade, juste par plaisir. Les sujets poussaient vraiment à être créatif (ex : une vache voit passer un train, une poule pond un œuf, une pomme tombe d’un arbre…). Mais c’est bien plus tard qu’elle s’autorise à écrire. Au lycée, elle écrivait des poèmes et des nouvelles, sans jamais les dévoiler autour d’elle. Elle se décide à poser les mots de son premier roman à 23 ans et prouver ainsi à sa famille que c’était du sérieux.

« Je crois que c’est grâce à cela d’ailleurs que je suis parvenue à terminer Semblables. »

     Semblables. Au Royaume de Navissa, la vie de chacun est déjà toute tracée. Pas de choix possible. Lors du décès de sa jumelle, Mia décide de prendre sa place et de mener à bien son aventure.

     Julie Jodts est  très intéressée par les sciences sociales : la psychologie, la sociologie… L’idée de Semblables lui est d’ailleurs venue en lisant une étude scientifique qui expliquait que le rang de naissance, si nous sommes l’aîné, le cadet dans une famille, avait un impact très important sur notre personnalité. Il est bien sûr question ici, de culture mais aussi d’éducation, est-ce que les parents ne donnent pas sans le vouloir un rôle à leur enfant en fonction de leur place dans la famille. À partir de là, elle s’est beaucoup questionnée sur l’identité et sur ce qui fait que nous sommes ce que nous sommes, quelle est la part d’inné dans tout cela ? C’est ainsi que Julie Jodts a construit Semblables.

« Je crois que rien n’a vraiment été simple à écrire,  surtout pour un premier texte mais je me suis beaucoup amusée avec les personnages alors le plus simple a peut-être été la construction et la description de ces personnages. »

     Julie Jodts s’inspire du quotidien. Des gens qu’elle rencontre, des films ou séries qu’elle regarde, des livres qu’elle lit… « Tout est matière à travailler, il suffit de distordre la réalité. »

     La phase d’édition n’a pas été simple. Julie Jodts la décrit comme un parcours du combattant. Ayant envoyé son manuscrit à une quinzaine de maisons d’éditions et ne bénéficiant pas de réseau, elle a eu un seul refus mais plusieurs maisons d’édition ne lui ont pas répondu. Elle décide de patienter un an avant de le renvoyer. Les éditions Plume Blanche acceptent de la publier. Entre temps, Julie Jodts avait presque terminé les deux tomes de Semblables.

« J’ai eu la chance de trouver une éditrice extraordinaire, qui donne sa chance aux nouveaux auteurs et surtout qui travaille d’arrache-pied pour ses auteurs et leurs romans. »

     Le chemin a donc été long. Julie Jodts a débuté l’écriture de Semblables en 2014, l’a terminée fin 2015 pour signer un contrat en mars 2017 et être publiée en mars 2019. Comme quoi tout est possible.

     L’autrice est ravie du retour de ses lecteurs. C’est une des raisons qui la pousse à écrire, pour les autres et non plus uniquement pour elle. Julie Jodts considère les rencontres avec ses lecteurs comme « d’énormes claques ». Émue de les entendre parler de son histoire et ses personnages. Chacun évoque un certain point de l’histoire qu’il a aimé, l’autre aurait préféré autre chose. L’autrice est heureuse de toute cette bienveillance autour d’elle.

     Julie Jodts vient de terminer un roman qui s’intitule Le Petit Pull jaune. Cette fois, c’est un roman contemporain dont le ton et l’univers sont complètement différents de ceux de Semblables. Elle est à la recherche d’un éditeur. Et comme elle est incapable d’arrêter d’écrire tous les matins, elle s’est lancée dans une nouvelle aventure qui va l’occuper un bon moment, c’est un roman post-apocalyptique mais chut vous n’en saurez pas plus !

« Merci de donner la parole aux jeunes auteurs. »