La chaleur- Victor Jestin
Flammarion, août 2019, 139 pages
C’est l’été. Les vacances au camping pour Léonard, 17 ans. Jeune homme discret, il n’arrive pas à partager la joie des autres vacanciers. Une nuit « Oscar est mort parce que je l’ai regardé mourir, sans bouger. Il est mort étranglé par les cordes d’une balançoire. » Léonard constate la mort de son copain et l’enterre sur la plage. Il ne reste qu’une journée de vacances à Léonard avant de fuir ce camping et ce corps ensablé.
Le récit se déroule sur 24 heures en 139 pages. Court et efficace, écrit à la première personne. Victor Jestin frappe fort pour un premier roman. J’ai été bluffée qu’un aussi jeune auteur parvienne à créer une atmosphère aussi sombre et névrosée. La chaleur oppresse et nous fait transpirer à grosses gouttes. Mes sentiments étaient partagés entre cet ado mal dans sa peau dont le geste fou démontre une nature fragile et la peur qu’il ne se dénonce et soit condamné. Même une fois refermé le livre, je suis toujours dans le questionnement. Peut-on incriminer un adolescent instable, un geste irréfléchi sans en comprendre la signification ? Ce roman est un cauchemar où tout du moins en a l’air. Il glace le sang par cette mort, crée le malaise par ce manque de responsabilité, interroge sur notre vision du monde. La chaleur, cru dans ses propos est surprenant et trottera encore quelque temps dans ma tête.