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7 avril 2018

L’attrape-souci- Catherine Faye

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Mazarine, janvier 2018, 297 pages

 

     Lucien a 11 ans et divague dans les rues de Buenos Aires, perdu, abandonné de sa mère. « Avais-je fait quelque chose de mal ? »  Celle qui a osé partir, le planter là, le quitter, a fait de lui un enfant des rues. « Chaque jour, je parcourais des kilomètres de trottoirs, en mangeant des hot dogs dégoulinants de ketchup, des donuts, n’importe quoi de facile à acheter dans la rue. Je me laissais perdre. Quand j’étais trop fatigué, je dormais là où je pouvais, dans des recoins dissimulés. » Il lui faut donc survivre dans une ville où la pauvreté domine déjà pas mal tout en gardant à l’esprit de retrouver sa génitrice. « Une voiture se répare, un rhume se guérit, une mère se retrouve, c’est forcé. » Lucien rencontre sur sa route Gaston qui milite contre le président qui ne bouge ne serait-ce que le petit doigt pour ces va-nu-pieds, puis Solana, étudiante en art le jour et courtisane la nuit. Enfin, Amigo et Adela. Lucien ne fait pas que croiser ces gens, c’est grâce à eux qu’il apprend et grandit. Mais le rêve inaccessible de sa mère le hante.

 

     L’attrape-souci est un roman d’apprentissage. Nous suivons Lucien dans son parcours vers le renouveau. Tous les ingrédients sont réunis : « le pas de bol », l’errance, les rencontres, les épreuves, la recherche, le questionnement, les tentatives et la résurrection.  Tout est condensé en quelques mois, donnant un rythme de lecture soutenu. Catherine Faye a écrit son récit à la première personne. Lucien nous parle. À lire à travers ses yeux d’enfant, tout nous paraît plus intense, plus violent, plus sombre. J’ai eu envie de prendre l’avion et de le ramener chez moi ! Il est inconcevable de faire vivre une chose pareille à un gosse ! Le ton naturel employé fait que l’on s’attache à lui au fil des pages et de cette relation mère/fils si impossible. Lucien encaisse ce manque d’amour et en fait une force.  Ce roman a su me toucher au vif et confirme à sa façon que l’on ne choisit pas sa famille mais que l’on peut choisir ses amis !

 

 

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Commentaires
T
Très joli billet 👏 Héliéna.
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