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20 février 2017

Ce que j'appelle oubli- Laurent Mauvignier

Les éditions de Minuit, parution mars 2011, 62 pages

      Soixante-deux pages, une phrase. Une histoire révoltante inspirée de faits réels survenus à Lyon en 2009.

      Un jeune SDF (dont le nom n’est jamais dévoilé dans le texte) est roué de coups par quatre vigiles dans la réserve d’un supermarché. Pourquoi ? Pour avoir pris une bière dans un rayon et l’avoir bu ! Les coups tombent, de plus en plus violents jusqu’à ce que l’homme ne se relève pas.

« …, il les laissera avec un cadavre sur les bras car son silence est la dernière chose qui lui appartient, comme la peur leur appartiendra bientôt, quand elle va changer de camp, s’invitant d’abord chez le plus vieux et petit à petit chez eux tous, tous les quatre,… »

      Le texte se présente comme une lettre écrite au frère du défunt mais on ne sait pas par qui. Une lecture rapide mais douloureuse, insupportable de propos lorsque l’homme est tabassé tel un objet traînant au sol.

« …, on ne meurt pas, on ne fait rien, la vie se fait minuscule et finit par se faire la malle comme un parasite abandonne une carcasse qui ne lui convient plus,… »

      Laurent Mauvignier s’engage, il refuse que l’on oublie cette violence ‘gratuite’ qui dans notre société actuelle est hélas, trop souvent d’actualité. Il ne prend pas de gants, n’épargne pas le lecteur, il veut plutôt l’interpeller, le sensibiliser sur cette cruauté dont l’Homme est capable. Quel prix vaut une vie pour ces bourreaux ?

« …, d’où il est, il pourrait dire je vaux, je valais, une vie doit valoir un peu plus qu’une bière, un pack de six ? de douze ? de vingt-quatre bières, non, tu crois ? c’est trop ?... »

 

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