Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
9 mars 2020

Le jour où j’ai adopté un trou noir- Michelle Cuevas

Nathan, février 2020, 219 pages

à partir de 10 ans

 

Un jour, Stella est suivie, sans discrétion aucune, par un trou noir. Elle n’en a pas peur, s’occupe de lui comme d’un ami, allant jusqu’à le baptiser Larry. Son trou noir n’est pas bien méchant, seul hic, il avale tout ce qu’il touche. Il peut s’avérer pratique pour certains détails, surtout ceux qui rendent triste. Stella laisse Larry avaler les souvenirs de son papa, décédé quelque mois auparavant. « On ne discutera plus jamais ensemble, et cette vérité fait partie de toutes ces choses que j’aimerais pouvoir jeter pour toujours dans mon trou noir de compagnie. » Mais lorsque celui-ci avale le chien de la famille, c’est la panique. Stella embarque son petit frère avec elle pour un voyage dans le trou noir. Il faut sauver son compagnon à quatre pattes et aussi ses souvenirs. « Si on la laisse faire, voilà sans doute ce que provoque la douleur : elle nous fissure, laisse entrer la lumière et nous montre ce qu’il y a à l’intérieur de nous-mêmes. »

 

87285044_497395767831715_6713016446080778240_n

     Un roman sur le deuil sous forme de voyage. Une chouette idée car ce thème est souvent abordé de façon classique en utilisant le parent vivant ou la déscolarisation de l’enfant. Ici, nous voyageons dans l’espace et c’est un peu magique aussi paradoxal que cela puisse paraître. Pour moi, le trou noir représente la peur, la tristesse, l’oubli mais pour Stella cela l’attire, comme un besoin. Elle dompte cette créature pas si effrayante que ça pour se comprendre elle-même. S’occuper de lui lui permet de s’occuper d’elle, de la porter dans ce deuil pas si facile à comprendre lorsque l’on a 11 ans. Michelle Cuevas a choisi l’originalité, alternant les passages drôles et émouvants. Quelle idée d’avaler le chien :) Les illustrations sont rigolotes, offrant une mise en page attractive.  J’ai relevé une réflexion intéressante sur le «  moi », celui qui nous compose, à l’intérieur, à l’extérieur. C’est un texte d’apprentissage. Stella grandit et mûrit face aux évènements.  

 

Commentaires