Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
10 mars 2019

La guerre en soi- Laure Naimski

Belfond, février 2019, 136 pages

 

     Elle s’appelle Louise. À 56 ans, elle enterre son fils, se relevant à peine du décès de son mari quelques années auparavant. Louise veut comprendre pourquoi son fils a fugué et disparu de sa vie du jour au lendemain, se livrant corps et âme au sort des migrants.

«  - C’est la guerre et la misère qui m’ont pris Paul. Ce sont ces hommes qui fuient la guerre et la misère qui ont pris mon fils. Ils sont arrivés jusqu’à nous sans que nous puissions les contenir, pareils à une invasion de criquets. »

 

54239255_789482551426424_6956180705353138176_n

     Louise est la narratrice. Au fil des pages, elle se livre. Nous parlant d’elle comme l’enfant mal aimée, élevée à la dure et si proche de son frère. L’essentiel de ses confidences se concentre sur son fils, Paul, unique enfant, par choix. Elle aurait tant voulu l’aimer comme sont censées le faire toutes les mères. Mais les évènements lui échappent, la maîtrise est sa faille. C’est à partir de là que le roman me bouleverse. Les mots d’une mère « normale » qui a ses faiblesses comme chacune de nous et heureusement. L’autrice utilise un ton très personnel, il ne pouvait pas en être autrement avec un sujet pareil. La colère, la haine de cette mère sont des moyens de survie. Elle en veut à ces étrangers, ces tueurs. Retrouver le coupable est pour elle son leitmotiv. Comment ne pas la comprendre ? Mais pourquoi condamner si facilement ? L’autrice nous laisse le choix. Le coupable est-il l’autre ? Elle ? À chacun d’établir la vérité, sa vérité. Un roman où l’interprétation est unique, ce qui m’a beaucoup séduite.

 

logo challenge rl janv 2019

 

 

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité