Oublier mon père- Manu Causse
Denoël, août 2018, 297 pages
Oublier le père. C’est ça le fil rouge de ce roman. Alexandre est enfant lorsque son père disparaît prématurément. Il se retrouve avec sa mère, seul et sans défense. Elle, je la qualifierais de démon et elle fait de la vie de son fils un véritable cauchemar. « -Pas la peine de chialotter, je ne t’ai pas fait mal, m’assure ma mère chaque fois qu’elle me gifle. » Ce gosse doit se construire avec une fondation bien mal en point. « Suis-je capable de vivre seul ? Suis-je capable, en fait, d’exister, moi, Alexandre Alary, fils d’un père absent et d’une mère folle ? » En grandissant, Alexandre rencontrera trois femmes. Trois relations inconcevables pour lui, le malade. Un jour, une certaine Johanna le contacte, elle a bien connu son père. Mais va-t-il encore une fois tout faire capoter ? Cet appel bouscule sa vie.
Manu Causse a bâti son roman sur l’identité, celle que l’on se forge dès l’enfance avec les bases branlantes ou pas, que l’on nous donne. C’est un texte bouleversant sur l’absence, le manque d’amour maternel, la manipulation, le harcèlement moral et le devenir. Il nous amène à réfléchir sur l’éducation que l’on inculque à nos propres enfants, sur les bienfaits d’une normalité et sur les démonstrations d’amour. Oui, c’est un exercice de lecture difficile mais il nous apprend tellement sur nous-même.