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31 juillet 2018

Ariane- Myriam Leroy

Don Quichotte Éditions, janvier 2018, 208 pages

 

     Nous sommes dans les années 90, en Belgique, l’époque où Beverly Hills 90 210 faisait fureur auprès des jeunes (et donc de moi-même !) C’est cette période que la narratrice souhaite nous relater. De son adolescence passée dans une école bourgeoise où elle fait la connaissance d’une certaine Ariane. Rapidement elle fait d’elle sa meilleure amie, son complément, son indispensable, son binôme, sa moitié. « Notre binôme était surnaturel. Nous étions plus que la somme de nos parties, nous étions cette complétude en tous points soudée dont naissaient les rayons lasers et les pouvoirs magiques. »  Mais à 12 ans, elle se métamorphose malgré ou grâce à cette fille, prend son envol, fait l’impensable, provoque, heurte, joue avec le feu jusqu’à y laisser des plumes. « Nous nous aimions en effet, d’un amour qui échappait aux définitions, passionnel, fusionnel, dépouillé d’épanchements charnels mais pas moins pulsionnel. »

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     Jamais je n’aurai cru me laisser embarquer dans une telle lecture, et pourtant, lu en une soirée, impossible de décrocher. Ce récit est tout et rien à la fois. Le style de l’auteure est cash, presque agressif, de sorte à heurter le lecteur, le choquer et le secouer un peu plus fort. Vous allez me dire que ce n’est qu’une histoire d’amitié mais celle-ci est destructrice, malveillante, torturée, malsaine et lorsque l’on est ado cela peut avoir des conséquences dramatiques. Deux mondes différents se rencontrent, l’une veut trouver sa place et l’autre se sert de ça pour l’hypnotiser telle une mante religieuse. L’auteure fait de ce rapport malsain une relation addictive et nous montre qu’à cet âge tout est manipulation et fragilité.

     Un premier roman à la construction efficace, qui nous donne des frissons dans le dos au fil des pages dont le ton brut n’est que le reflet de l’ado que nous étions.

 

 

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