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1 décembre 2016

Une bouche sans personne-Gilles Marchand

Aux forges du vulcain

Parution août 2016, 282 pages

 

Le narrateur, un comptable, vit sa vie ‘pépère’ et routinière entouré de ses amis Sam, Thomas et Lisa. Cela fait des années qu’ils se retrouvent autour d’un verre au bar de Lisa tous les soirs. Mais cet homme dont personne ne connaît l’intimité cache une cicatrice sous son écharpe. Personne ne sait pourquoi jusqu’au jour où Sam lui affirme son écoute et son soutien si celui-ci éprouvait l’envie de se confier. L’homme se décide alors à raconter son histoire et celle de Pierre-Jean son grand-père.

 

En voyant cette couverture, mailles de tricot et ce titre ‘Une bouche sans personne’ je pensais à une lecture rigolote ! Mais la 4ème de couverture vous annonce la couleur ! Et au final, waouhhh, un magnifique roman avec de bien belles confidences pleines de poésie et d’amour. Nous entrons dans la vie de ce personnage avec son douloureux passé mais tellement bien raconté dans ce bar rempli de gens. Tout le long nous nous demandons pourquoi cette cicatrice ? La réponse est juste surprenante, j’y ai versé quelques larmes.
Un bien joli moment de lecture pour moi.

  

Extraits

 

« Voilà pour mon armoire à souvenirs. J’ai pris soin de la cadenasser solidement et, la plupart du temps, cela marche. »

« J’enlève enfin mon écharpe que je roule en boule en entrant dans la pièce du fond, celle où je ne pénètre qu’une fois par semaine. Des rangées de cages face à moi, toutes pleines à craquer. J’ouvre l’avant-dernière et y fourre le tissu imbibé de café, sans tenir compte des gémissements de celles qui s’y trouvent déjà. C’est ici que je me déleste de leur poids, que je les enferme pour qu’elles gardent avec elles le secret de ma peau. »

« Nous n’avons pas eu besoin de savoir ce que nous faisons en dehors du café pour savoir que nous nous aimions. »

« Répétition immuable dont l’ennui en effraierait plus d’un, mais dont la routine me sert de carapace. »

« Le rapport qui est en train de s’établir avec cette foule est étonnant et je ne parviens toujours pas a m’en faire une idée précise. »

« Je ne suis plus qu’une bouche, une espèce de lien avec un autre temps qui se dépossède de ce qu’il a sur le cœur. »

« Je reste comme un musicien sur la scène à la fin d’une représentation, incapable de savoir si ma voix a tremblé, si des larmes ont coulé le long de mon visage. »

« Je peux jurer qu’il y a des sons qui hantent et qui reviennent s’assurer, au milieu de la nuit, que vous n’avez rien oublié. »

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