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29 août 2019

Il fallait que je vous le dise- Aude Mermilliod

Casterman, avril 2019, 163 pages

 

     L’intention de l’autrice est claire en quatrième de couverture :

« J’avais 24 ans. C’était mon choix.

Un choix que je n’ai jamais regretté depuis.

Cela ne veut pas dire que ça a été facile.

J’ai été bouleversée par cette décision,

et très seule face à des émotions que je ne m’expliquais pas.

Des années plus tard, j’ai décidé d’écrire tout cela.

De dite toutes ces choses que l’on garde silencieuses,

dans l’espoir que mon témoignage sera utile et rassurant pour d’autres. »

 

     Aude Mermilliod avait 24 ans lorsqu’elle a pris la décision d’avorter. Un choix fait seule parce qu’elle en a le droit, en France, là où dans d’autres pays le débat fait rage. L’autrice a choisi d’aborder ce sujet délicat, tabou dans un magnifique roman graphique à double voix.

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     Dans la première moitié « Aude », l’autrice se raconte, se livre et se confie sur cet évènement et ce corps qui n’appartiennent qu’à elle. Elle dévoile ses émotions sans filtre pour nous en faire ressentir les moindres secousses. Frissons garantis. Elle ose et s’impose dans une société où la liberté féminine peine encore à trouver sa place. Les dessins sont criants de vérité, à la fois angéliques et brutes, chauds et froids, épousant le corps de la femme à chaque exposition.

     Dans la deuxième moitié « Marc » le professionnel de santé fait référence à Martin Winckler, médecin et écrivain. Il raconte ses débuts de praticien face à la pratique des IVG, son positionnement et ses convictions. Il prône une prise en charge bienveillante, c’est « un homme qui écoute les femmes ».

 

     Il fallait que je vous le dise a été écrit pour les femmes par une femme mais pas seulement. C’est un texte universel car ce sujet, l’avortement, ne se vit pas seul dans un coin. La femme est la première concernée on est d’accord mais l’homme y a aussi sa place, sauf dans certains cas bien évidemment, alors ce texte peut être utile pour comprendre et accompagner. Aucune femme ne devrait vivre cet évènement traumatique seule, dans la peur du regard et du jugement sur soi-même. Un témoignage poignant, tout en sensibilité pour poser des mots sur les maux de l’autrice et de tant d’autres femmes. Pour faire prendre conscience que l’avortement est un droit de fille, de femme, de mère, unique et personnel. L’émotion de cet album me poursuit encore aujourd’hui. Le partager, en parler pour que chacune comprenne que notre corps nous appartient, du début à la fin.

 

 

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