La petite fille qui détestait les étoiles- Frédéric Meurin
Librinova, novembre 2017, 109 pages
Hespérides est le fruit d’une exigence présidentielle. En effet, sa génitrice Peggy et son géniteur Hervé sont tous d’eux spationautes et leur mission principale est de procréer dans l’espace. C’est chose faite à leur retour. « …l’enfant des étoiles …». Mais aucun d’eux n’assument ce nouveau statut. Hespérides est alors élevée en huit clos dans la base par des scientifiques un peu forcés à s’occuper d’elle. « …dans quelles conditions allait vivre ce cobaye en langes ? » Pas simple pour cette enfant de se construire lorsque l’on sait et se sent non-désiré. Elle va tenter de grandir, seule, trouver sa place. Et puis, un jour des rencontres changent sa vie et l’aident à vivre comme une enfant de son âge. « Ils partageaient la maturité trop tôt acquise des enfants confrontés à des problèmes de grandes personnes et la folie créatrice des adultes déterminés à percer les secrets de l’univers. »
Frédéric Meurin nous propose un très court récit, dans les années 80, mettant un point d’honneur sur la conquête spatiale entre les États-Unis et la Russie. Avec ce bébé de l’espace, les USA épatent le grand public, c’est gagné mais à quel prix ? Celui de la vie d’une enfant. C’est l’histoire d’Hespérides, de celle qui subit les conséquences de ce déballage médiatique, de cet exploit hors-norme. Hespérides est émouvante. Personne n’assume vraiment son éducation, elle est ballotée de droite à gauche, les scientifiques sont impuissants face à cet élément ‘étranger’. Tout n’est que superficiel et c’est pour cela que cette gamine déteste les étoiles car elle a juste besoin d’amour.
L’auteur a été à l’essentiel, pas de longueur. Un contenu nous retenant en haleine mais voilà j’aurai voulu accompagner Hespérides encore un peu. Cette gamine est si attendrissante.