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23 juillet 2021

Les Grandes Occasions- Alexandra Matine

Les Avrils, janvier 2021, 249 pages

 

Les Grandes Occasions ont le pouvoir de réunir les familles. Unies ou brisées, elles sont ensemble, juste un moment. En ce juillet écrasant, Esther espère tellement ça. Avoir ses 4 enfants et son mari auprès d’elle. Mais cette grande table n’est pas l’œuvre d’un conte de fée.

 

« Il y a toujours cette peur que personne ne vienne. Cette peur rampante, impossible, inévitable. Cette peur inouïe de l’abandon. Cette peur incontrôlable que peut-être jamais personne ne viendra. Qu’elle est venue pour eux et que jamais ils ne viendront. Mais qu’elle ne pourra pas non plus partir. Convoquée par eux. Appelée à comparaître, à être ici en ce moment précis. C’est uniquement s’ils viennent qu’elle pourra reprendre le cours de sa vie. Comme si le temps s’était arrêté. Comme si, dans cette attente, elle soumettait à leur venue son temps, sa vie. Sans eux, elle restera pour toujours dans les limbes de l’attente. À jamais prisonnière de leur volonté. De leur désir de la voir. Elle pourrait rester une éternité ainsi, car s’ils ne viennent pas à sa rencontre, finalement, elle cesse d’exister. »

 

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En lisant la 4ème de couverture, je me suis dit, encore une histoire de famille. Ras-le-bol. Le démarrage fut lent,  pas très emballée pour lire cette famille défaillante. Et puis, ce chapitre, celui qui me fait basculer, m’enfermant dans un huis clos douloureux. Je suis consciente que ma lecture sera éprouvante mais n’est-ce pas ça aussi la littérature : bousculer. Alexandra Matine décrit le mal dont souffre cette famille. Celui qui détruit et fait que l’on s’éloigne les uns des autres. Elle ne vend pas de rêve. Il n’y a pas de happy end. Car c’est ainsi que ça fonctionne. S’embrouiller. Ne plus se parler. S’ignorer. Vivre sa vie. C’est violent, je vous l’accorde. Alexandra Matine écrit sur la famille que l’on veut idéale et qui n’existe pas. Arrondir. Discuter. Échanger. Et tenter de la sauver. Un premier roman sensible, avec lequel je vais faire un petit bout de chemin…

 

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