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10 octobre 2020

Alma, le vent se lève- Timothée de Fombelle

Gallimard Jeunesse, avril 2020, 389 pages

 

1786, dans une vallée d’Afrique vit une famille à l’abri du reste du monde. Rien ne sort. Rien ne rentre. Pour Lam, 10 ans, l’envie de voir l’ailleurs est trop extrême. Il disparaît. Alma, sa sœur, part à sa recherche. Depuis Lisbonne, le jeune Joseph navigue clandestinement à bord de La Douce Amélie, à la recherche du trésor caché de Luc de Lerne, pirate.

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« Ils se regardent l’un l’autre comme deux survivants à la fin du monde. Deux uniques rescapés qui auraient erré mille ans de leur côté sur une planète en ruine et se retrouveraient enfin. »

 

Alma, le vent se lève est le premier tome d’une trilogie sur l’esclavage et son abolition. Timothée de Fombelle avait ce texte dans la peau depuis qu’il avait mis un pied au Ghana. Ado, son regard s’était posé sur des forts où avaient été auparavant parqués des hommes et des  femmes en vue d’être exploités. Pendant toutes ces années, l’auteur s’est documenté sur l’esclavage, les navires, les lieux pour nous offrir, aujourd’hui, une aventure au plus près de l’Histoire.

Dans ce premier tome, le décor s’installe. Les vies en parallèle d’Alma et Joseph, et tous ceux qui gravitent autour. Me laissant presque rêveuse. Et puis, le déracinement, la traite, les négriers, les cachots. Le tableau s’assombrit. Glace le sang. Car oui, cela a bien existé même si nous en parlons peu. Timothée de Fombelle nous embarque dans un tourbillon de continents et de personnages, ponctué par les illustrations de François Place. L’histoire est palpitante et bouleversante. Atrocité et délicatesse en sont la marque.

« Comment est-il possible que ce jour-là, un cerveau si jeune, si limpide, aux milliards de neurones si parfaitement connectés, ne pense pas un instant aux cent cinquante esclaves qui travaillent sur ses terres de Saint-Domingue, aux cinq cent cinquante captifs enfermés sur La Douce Amélie, et à tous les autres ? Comment la perte de ses parents et de ses biens, ce minuscule cataclysme, ne lui fait-elle pas ouvrir enfin les yeux sur l’immensité des drames que vivent ces hommes et ces femmes ? Sur la fin de la liberté, la fin de tout un monde ? Sur les maisons et les parents disparus par millions ? Sur tous les enfants perdus ? »

 

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