Grand Prix des Lectrices Elle 2019
Éditions Anne Carrière, octobre 2018, 181 pages
En 2011, sept pirates somaliens sabordent un navire de plaisance français. L’homme est assassiné et la femme prise en otage. Fahran est l’un de ces pirates, capturé par la marine espagnole. Il est accusé de piraterie, de meurtre et de prise d’otage. L’avocate Elise Arfi, commise d’office, se charge de sa défense à Paris. Pendant quatre ans elle tente de maintenir à flot ce jeune homme, mineur au moment des faits et dont la justice ne va faire qu’une bouchée. « Je ne suis pas ici pour défendre, mais pour vous parler d’un être humain, dans ses relations à d’autres êtres humains. Il n’y a que moi qui puisse le faire. Je suis son seul témoin, la seule personne qui le connaisse, la seule personne pour qui sa vie soit importante, pour qui son sort fasse une différence. La seule à lui envoyer de l’argent, la seule à lui rendre visite en prison. Je suis son avocat. »
Pirate N°7 est un huis-clos entre une avocate et son client. Le crime est horrible, je le conviens, mais j’ai été étonnée d’éprouver de la compassion pour Fahran, ce pirate au destin tragique. Elise Arfi nous ouvre les yeux sur le système judiciaire français. Ce rouleau compresseur qui ne cherche pas le pourquoi du comment, juste capable de provoquer la folie chez l’Homme. Un document engagé qui amène a débattre. Il y a ceux qui ne tenteront pas de comprendre le sujet et accuseront encore et toujours les faits jugés. Et puis, il y a ceux qui vont au-delà, qui analysent en profondeur le processus judiciaire expliqué par l’avocate. À chacun de faire sa conclusion mais sachez que l’Homme, peu importe les faits qui lui sont reprochés, reste un humain avant tout et digne d’être traité avec respect. À bon entendeur.