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Mes écrits d'un jour
15 mai 2018

Titan noir- Florence Aubry

Rouergue, parution avril 2018, 188 pages

 

     Une belle opportunité s’offre à Elfie cet été : travailler comme caissière au Parc Océanographique de Ponant. Rapidement, elle s’occupe des manchots et des orques. Sans formation, sans diplôme, elle est nommée dresseuse de Titan, une orque magnifiquement noire. Voilà qu’elle décide d’abandonner ses études de langues pour se dévouer à sa nouvelle passion. À ses yeux il n’y a pas plus beau métier que de s’occuper des animaux mais très vite Elfie comprend que l’humain n’est pas assez intelligent et que de faire vivre des animaux en captivité est inacceptable. « Peut-être parce que je me suis rendu compte qu’on ne leur donnait pas suffisamment à manger. Qu’elles avaient faim, tout le temps. Que c’était la condition pour qu’elles obéissent. Que sans ça, jamais elles n’exécuteraient les fichus tours débiles qu’on leur impose. Cette vérité, … »

     En parallèle, c’est Oscuro et ses pages noires, de celles qui font souffrir tellement l’horreur et la maltraitance y sont présentées. Oscuro a été arraché à sa famille à deux ans, capturé et donner en ‘joujou’ aux parcs océaniques. «  Le soulever dans les airs. Et l’emporter loin de sa mère, vers une autre prison sinistre, où elle passerait comme Oscuro sa vie seule mais tellement seule, à faire des singeries devant des hommes qui illuminent l’atmosphère de leurs flashs et la remplissent de leurs cris impudiques, des hommes qui ne se rendent pas compte que ce qu’ils montrent à leurs enfants, ce n’est rien de moins que la souffrance à l’état pur. » Sa vie, non, car ce n’en est pas une ! Son parcours, sa soumission et son manque d’amour font de lui une orque tueuse et l’Homme va très vite regretter d’en avoir fait une bête de foire ! « Il m’a regardée, exactement comme un humain aurait regardé un autre humain. Il m’a regardée tout droit dans les yeux et j’ai vu tout ce que je ne voulais pas voir. La solitude. La folie. La colère. La haine. Le désespoir. »

 

titan

 

 

     Florence Aubry a vu le film documentaire ‘Blackfish’ de Gabriela Cowperthwaite consacré à la captivité de Tilikum, orque capturée dans l’océan, ayant tué trois personnes dans différents parcs océaniques. Bouleversée par cette histoire elle a voulu raconter la souffrance de la captivité en s’inspirant de Tilikum.

     L’auteure est parvenue à me tenir en haleine avec un récit percutant, bouleversant, qui fait froid dans le dos. La pression monte, et cette boule dans le ventre qui ne m’a pas quittée. Ce texte fort nous interroge sur le rôle de l’Homme face aux animaux et à leur liberté. Faut-il vraiment les capturer, les enfermer et les observer derrière une vitre ? Ce n’est pas une vie, en tout cas sûrement pas celle d’un animal sauvage et Florence Aubry le démontre parfaitement en tapant là où il faut pour nous sensibiliser sur la maltraitance animale. « Les hommes étaient tellement fiers de ce qu’ils avaient fait ! Comment c’était possible ? De regarder ces animaux, ces enfants paniqués, prisonniers dans des bassins minuscules, avec encore dans leur cou la marque sanglante de la corde qui avait servi à les priver de leur liberté, la corde qui les avait arrachés à leur mère, et les traces de coups reçus à droite et à gauche, pendant l’horrible combat, leurs peaux ouvertes ça et là, comment est-ce possible de regarder ça, et de se réjouir ? »

     Libre à chacun de penser ce qu’il veut car ce livre ouvre le débat, personnellement ma position est prise depuis longtemps.

 

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