Les éditions de l’observatoire, parution janvier 2018, 217 pages

     Personne n’aurait mis de billet sur ce couple improbable. Et pourtant, lui, Adrien, sage comme une image et elle, Louise, l’exubérante, forment le couple parfait que rien ni personne ne peut briser. Cependant deux évènements viennent bousculer ce tableau idyllique. Adrien, employé modèle, est mis au placard suite à une restructuration dans son entreprise AquaPlus. Dans le même temps, un cancer est diagnostiqué chez Louise. Comment faire face à cette double tornade sans y laisser des plumes ? « - Je refuse d’être une victime. Le cancer, c’est un truc qui n’a aucun sens, et si on lui en donne un, alors en mourant, non seulement je perdrai, mais en plus, toi, tu te sentiras coupable. Et on aura tous les deux échoués. Si je meurs, je meurs. » Adrien décide de ne plus quitter sa femme, de ne plus aller au travail et cela il va devoir l’expliquer devant le juge. « Adrien était le mécène de la planète Louise, grasse et vitale, il la polissait, la coiffait, lui injectait des vitamines, la labourait et la désinfectait, et, pour la protéger, il avait constitué une armée robuste, dont il était le seul soldat. »

Dès les premières pages le décor est installé : audience au tribunal et décès de Louise. Odile d’Oultremont parvient à faire du tragique avec des mots pétillants, beaux, sincères, nous donnant ainsi une belle leçon de vie. Elle joue avec nos émotions dans cette histoire d’amour tellement exemplaire. Ce couple fusionnel, armé de leur sourire face à la maladie est émouvant. « Elle prétendait alors que les molécules des médicaments pénétraient mieux les cellules joyeuses, que l’humour et la légèreté constituaient un terrain favorable aux réactions chimiques escomptées, que l’action de ces remèdes se trouvait décuplée par le tremblement d’un corps qui rit. » Odile d’Oultremont dompte la maladie dans un premier roman singulier.