JC Lattès, parution janvier 2018, 253 pages

     Dans son premier roman Lisa Balavoine nous livre des fragments de sa vie. Cette fille, cette femme, cette mère. À travers ses souvenirs elle vit, doute, espère, flippe et stresse, comme chacun de nous. Car ce roman c’est un peu notre portrait, celui d’une génération contemporaine confrontée à ses amours, ses doutes, ses espoirs et ses déceptions. ‘Il serait question d’aimer, il serait question de raconter. C’est ce qui se fait de nos jours, raconter. Mettre en mots. Encrer. Déverser. La sueur, la moelle, le sang. Le beau comme le sale. Ce qui brûle là, au-dedans. Le vivant.’ Lisa Balavoine joue avec les mots, les réinvente, donnant ainsi sa propre définition à son reflet. ‘Nostalgymnastique (n.f.) : stimulation mnésique de la pensée qui consiste à regretter de façon répétée des sensations, des objets ou des lieux disparus afin de provoquer leur résurgence.’ ‘Désordinaire (adj.) : se dit d’une personne ou d’un fait qui n’est pas conforme à l’ordre établi, qui a pour habitude de rompre avec les habitudes, de façon parfois chaotique.’

     L’auteure fait le bilan de sa vie, à 40 ans, peut-être un peu précocement selon moi, elle a encore la vie devant elle ! Elle nous balance des scènes en courts chapitres donnant un rythme soutenu à la lecture. Le tout bercé d’une playlist reflétant bien chaque thème : l’enfance, le conflit, la maternité, la rupture, l’amante,… ‘Ma vie suit un drôle de tempo. J’ai aimé un batteur qui s’essayait à la basse, puis je suis tombée amoureuse d’un bassiste qui faisait semblant d’être batteur. Aucun doute, je suis une fille de la section rythmique.’ Lisa Balavoine se confie à nous, sans filtre, tout en profondeur. ‘Je me sens parfois aussi excitante qu’une entreprise en dépôt de bilan.’ Elle nous bouscule, nous interroge sur notre passé, sur notre raison de vivre. Éparse, ‘qui est éparpillée’ comme nos souvenirs que l’on essaie de rassembler tant bien que mal.