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Mes écrits d'un jour
13 avril 2017

Elle voulait juste marcher tout droit- Sarah Barukh

Albin Michel, parution février 2017, 423 pages

 

     Mai 1943, Alice a cinq ans, elle vit avec sa nourrice Jeanne à Salies. Elle ne doit pas parler aux inconnus, n’a pas le droit d’aller au puits seule, ne pas gaspiller de nourriture, pourquoi ? Parce que c’est la guerre, unique réponse apportée par Jeanne. Rejetée par les filles de son école, Alice en vient à se questionner sur son existence.

« Pourquoi vivait-elle chez Jeanne ? Sa mère viendrait-elle la chercher un jour ? La croisait-elle parfois sans le savoir ? Ses parents étaient-ils morts ? »

     Sentant ses interrogations de plus en plus pesantes Jeanne décide de l’emmener au grenier dénicher une valise laissée par la mère d’Alice à son arrivée. L’enfant découvre divers objets notamment un magazine et un extrait de naissance indiquant le nom de sa mère, Diane Amarille, et la notification de père inconnu.

« Elle en avait marre qu’on la traite comme une petite fille, mais elle redoutait d’affronter chaque nouvelle épreuve…comme une petite fille. Tout était si compliqué. »

     1946, la guerre est finie. Diane vient récupérer sa fille et l’emmène à Paris vivre dans un tout petit appartement. Alice est déçue de sa mère, elle qui la pensait forte et magnifique, alors qu’elle n’est plus que l’ombre d’elle-même.

« Cette insupportable attente pour repartir avec un mort-vivant ! Alice était furieuse ! »

     Les deux femmes vivent avec Monsieur Marcel qui attend désespérément le retour de sa femme et de ses deux filles, consultant chaque jour le registre des survivants, sans résultat. Alice se pose de nombreuses questions sur sa mère. D’où vient-elle ? Que signifie ce code tatoué sur son bras ? Pourquoi fait-elle des cauchemars chaque nuit ? Autant de questions restant sans réponses, encore !

     1947, Diane est touchée par la tuberculose. Alice quitte sa mère et vit chez son père Paul et sa femme Ellen à New-York. Elle se retrouve dans l’inconnu ce qui provoque de nouveaux flots d’interrogations. Pourquoi son père l’ignore ? Qui est cet oncle grincheux Vadim ? Le comportement d’Ellen l’interpelle également, son  rejet pour Alice, son souhait absolu d’enfant. Petit à petit Alice dompte cet oncle et trouve du réconfort auprès de lui, un lien fort les unit. Mais Alice veut absolument revoir sa mère avant qu’elle ne meure et rien ne se mettra en travers de son passage.

 

     L’auteure nous raconte la guerre et l’après-guerre à travers les yeux d’une enfant et cet exercice n’est pas simple mais je le trouve plutôt réussi. Seul hic j’aurais aimé l’utilisation du pronom ‘je’ à la place du ‘elle’ cela enlevait de la personnalité à Alice et de la crédibilité ; mais on s’en accommode assez vite et puis on n’a pas le choix avec 423 pages !

     Je dois l’avouer la construction du récit n’était pas une surprise mais Alice rend l’histoire lumineuse. Elle m’a touchée de par sa force et son courage à un si jeune âge. Elle qui est prête à déplacer des montagnes pour briser le silence qui l’entoure et elle y parvient avec brio.

     La force de caractère d’Alice rend cette période de l’Histoire moins rude, moins atroce, ce qui ne peut pas nous laisser indifférent à cette quête de vérité pour se construire personnellement.

« Ce qui va suivre, je ne l’écris pas pour te faire mal, je crois simplement que dans la vie, pour savoir où l’on va, on doit savoir d’où l’on vient. »

 

 

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